Treatments used in black vulture breeding areas : drawing up an inventory through a survey of rural veterinarians
Traitements utilisés dans les zones de reproduction du vautour moine : établissement d'un inventaire grâce à une enquête à destination des vétérinaires ruraux
Résumé
Since the 1990s, vulture populations around the world have been in steep decline. Investigations have revealed the involvement of veterinary medicines in this decline, with populations being exposed to ecotoxic residues. Although four species of vulture have been breeding in France since the end of the 20th century, their situation, particularly that of the Black Vulture, remains very precarious. It is therefore essential to control the causes of population decline and, in particular, to provide them with safe food resources. This manuscript is divided into two parts. First, a bibliographic section, which firstly reviews what is known about the biology of the Black Vulture, then describes the phenomena leading to the formation of ecotoxic residues and finally reviews the history of poisoning of scavengers by veterinary drug residues. Secondly, an experimental part, based on a survey aimed at the veterinarians practising in Black Vulture breeding areas. The aim of this study was to find out the habits of French vets practising in Black Vulture breeding areas in terms of ruminant treatments. The questionnaire, which was distributed online, began with a presentation of the work carried out by the vets (rural share, number of farms and animals monitored) and then, for each category of medicine, highlighted the most commonly used molecules and their frequency of use. The comment section at the end of the questionnaire provided a better understanding of the use of treatments by vets in practice in the field. The response rate was 5.25%, with a majority of responses from the Grands Causses region. Oxytetracycline is the antibiotic most commonly used in the Baronnies Provençales and the Gorges du Verdon, while benzylpenicillin and dihydrostreptomycin are more widely used in the Grands Causses. As far as anti-inflammatories are concerned, tolfenamic acid is used in the majority of cases, meloxicam is used to a relatively limited extent and diclofenac, which is highly toxic, is not authorised. In the Grands Causses and Baronnies Provençales, the most frequently used external anti-parasite is deltamethrin, while in the Verdon, phoxime is preferred. Oxyclosanide is the most commonly used internal anti-parasite in the Grands Causses. As far as endectocides are concerned, the avermectin family is the most widely used, and within this family ivermectin is the endectocide most widely used by vets in all three regions. Finally, the euthanasia agent most commonly used in the regions studied is sodium pentobarbital. The study has thus made it possible to draw up an initial inventory of the treatments most commonly used by French rural veterinary surgeons in Black Vulture breeding areas, and to compare it with historical records of poisoning by ecotoxic residues. It could serve as a basis for other research projects to check whether the treatments identified are circulating in French vulture populations and whether they may be associated with cases of poisoning in wildlife.
Depuis les années 1990, les populations de vautours ont connu un fort déclin à travers le monde. Les enquêtes menées ont mis en évidence l'implication des médicaments vétérinaires dans ce déclin avec une exposition des populations à des résidus écotoxiques. Bien que quatre espèces de vautours se reproduisent en France depuis la fin du 20e siècle, leur situation et notamment celle du Vautour moine reste très précaire. Il apparaît donc indispensable de maîtriser les causes pouvant entraîner une diminution des populations et notamment de leur assurer des ressources alimentaires sûres. Ce manuscrit s'articule en deux parties. Premièrement, une partie bibliographique, qui fait tout d'abord le point sur les connaissances concernant la biologie du Vautour moine, puis décrit les phénomènes amenant à la formation de résidus écotoxiques et revient finalement sur les historiques d'empoisonnements de charognards par des résidus de médicaments vétérinaires. Deuxièmement, une partie expérimentale, basée sur une enquête à destination des vétérinaires exerçant dans les zones de reproduction du Vautour moine. L'objectif de ce travail était de connaître les habitudes des vétérinaires français exerçant dans les zones de reproduction du Vautour moine en termes de traitements réalisés chez les ruminants. Ainsi, le questionnaire diffusé en ligne abordait d'abord la présentation de l'activité des vétérinaires (part de rurale, nombre d'élevages et d'animaux suivis) puis pour chaque catégorie de médicaments il permettait de faire ressortir les molécules les plus utilisées et leur fréquence d'utilisation. La partie commentaire libre en fin de questionnaire a permis de mieux comprendre l'usage des traitements fait par les vétérinaires en pratique sur le terrain. Le taux de réponse était de 5,25 % avec une majorité de réponses pour la région des Grands Causses. L'oxytétracycline est l'antibiotique le plus utilisé dans les Baronnies Provençales et les Gorges du Verdon, alors que dans les Grands Causses la benzylpénicilline et la dihydrostreptomycine sont plus utilisées. Concernant les anti-inflammatoires, l'acide tolfénamique est majoritairement utilisé, l'usage du méloxicam reste assez faible et le diclofénac, très toxique, n'est pas autorisé. Dans les Grands Causses et les Baronnies Provençales, l'anti-parasitaire externe le plus fréquemment utilisé est la deltaméthrine, dans le Verdon le phoxime est préféré. L'oxyclosanide est l'anti-parasitaire interne le plus employé dans les Grands Causses. Concernant les endectocides, la famille des avermectines est la plus utilisée et au sein de cet famille l'ivermectine est l'endectocide le plus utilisé par les vétérinaires des trois régions. Enfin, l'euthanasiant le plus utilisé dans les régions étudiées est le pentobarbital sodique. L'étude a ainsi permis de dresser un premier inventaire des traitements les plus utilisés par les vétérinaires ruraux français dans les zones de reproduction du Vautour moine et de le comparer aux historiques d'empoisonnements par des résidus écotoxiques. Elle pourra servir de base pour d'autres projets de recherche afin de vérifier si les traitements identifiés circulent dans les populations de vautours françaises et s'ils peuvent être associés à des cas d'intoxication de la faune sauvage.
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