Évaluation de l’association entre le suivi précoce par une équipe de soins palliatifs et les indicateurs d’agressivité des soins délivrés en fin de vie aux patients atteints de cancer : étude rétrospective au CHU Grenoble Alpes - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2024

Evaluation of the association between early follow-up by a palliative care team and indicators of aggressiveness of end-of-life care for cancer patients: retrospective study at Grenoble Alpes teaching hospital

Évaluation de l’association entre le suivi précoce par une équipe de soins palliatifs et les indicateurs d’agressivité des soins délivrés en fin de vie aux patients atteints de cancer : étude rétrospective au CHU Grenoble Alpes

Résumé

INTRODUCTION: Early integration of palliative care is recommended for cancer patients and improves their quality of life. Seven indicators of aggressiveness of care (IAC) are used to estimate quality of life at the end of life in cancer patients. The aim of this retrospective study was to assess the association between early follow-up by a palliative care team (PCT) and IAC delivered at the end of life to patients who had died of active cancer. METHODS: Patients over 18 years of age followed by the PCT of the Grenoble Alpes Teaching Hospital and who died of a solid neoplasia or hematological malignancy between January 1, 2020 and December 31, 2022 were included. Follow-up by PCT was defined as early when it began more than 90 days before death, and late between 30 and 90 days before death. The presence of IAC was collected in the last 30 days of life. For statistical analysis, a p value < 0.05 was considered significant. Odds ratios (OR) were established with 95% confidence intervals. RESULTS: Of the 242 patients included, 131 (54%) had early follow-up, 86 (36%) had at least one IAC. 46% were female. Mean age at death was 64.9 ±13.8 years. 186 (77%) died in a medical institution. In the last 30 days of life, a new anticancer therapy was validated in 24 (10%) patients, 36 (15%) were hospitalized more than 2 times, 23 (9%) visited the emergency department more than 2 times, 13 (5%) were admitted to an acute care unit and 15 (6%) died in an acute care unit. 13 (5%) received anticancer therapy in the last 14 days of life. 6 (2%) were admitted to a palliative care unit in the last three days of life. The presence of at least one IAC at the end of life was less frequent when follow-up was early (OR=0.50 [0.29-0.85], p=0.01). In multivariate analysis, the beneficial association of early follow-up on the occurrence of at least one IAC was confirmed (OR 0.38 [0.20-0.71], p=0.002). CONCLUSION: Our study provides further evidence that early follow-up by a PCT more than 90 days before death is associated with less aggressive end-of-life care for cancer patients, compared with late follow-up. Further prospective, multicenter work seeking to adapt IAC to the French healthcare system seems necessary.
INTRODUCTION : L’intégration précoce des soins palliatifs est recommandée pour les patients atteints de cancer et améliore leur qualité de vie. Sept indicateurs d’agressivité des soins (IAS) permettent d’estimer la qualité de vie en fin de vie des patients atteints de cancer. L’objectif de cette étude rétrospective était d’évaluer l’existence d’une association entre un suivi précoce par une équipe de soins palliatifs (ESP) et les IAS délivrés en fin de vie aux patients décédés d’un cancer actif. MATERIEL & METHODE : Les patients âgés de plus de 18 ans suivis par l’ESP du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes et décédés d’une néoplasie solide ou d’une hémopathie maligne entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2022 ont été inclus. Le suivi par l’ESP était défini comme précoce lorsqu’il avait débuté plus de 90 jours avant le décès et tardif entre 30 et 90 jours avant le décès. La présence d’IAS a été recueillie dans les 30 derniers jours de vie. Dans l’analyse statistique, une p value < 0.05 a été considérée comme significative. Les Odds Ratio (OR) ont été établis avec des intervalles de confiance à 95 %. RESULTATS : Parmi les 242 patients inclus, 131 (54%) ont eu un suivi précoce, 86 (36%) ont eu au moins un IAS. 46 % étaient de sexe féminin. L’âge moyen au décès était de 64,9 ±13,8 ans. 186 (77%) sont décédés en établissement de santé. Dans les 30 derniers jours de vie, un nouveau traitement antinéoplasique a été validé chez 24 (10%) patients, 36 (15%) ont été hospitalisés plus de 2 fois, 23 (9%) ont consulté plus de 2 fois aux urgences, 13 (5%) ont été admis en unité de soins aigus et 15 (6%) sont décédés dans une unité de soins aigus. 13 (5%) ont reçu un traitement antinéoplasique dans les 14 derniers jours de vie. 6 (2%) ont été admis en unité de soins palliatifs dans les trois derniers jours de vie. La présence d’au moins un IAS en fin de vie était moins fréquente quand le suivi était précoce (OR=0.50 [0.29-0.85], p=0.01). En analyse multivariée l’association bénéfique d’un suivi précoce sur la survenue d’au moins un IAS a été confirmée (OR 0.38 [0.20-0.71], p=0.002). CONCLUSION : Notre étude apporte des preuves supplémentaires qu’un suivi précoce par une ESP plus de 90 jours avant le décès est associé à une moindre agressivité des soins en fin de vie des patients atteints de cancer, en comparaison d’un suivi tardif. Des travaux ultérieurs prospectifs et multicentriques cherchant à adapter les IAS au système de santé en France semblent nécessaires.
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dumas-04523260 , version 1 (27-03-2024)

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Antoine Kantcheff. Évaluation de l’association entre le suivi précoce par une équipe de soins palliatifs et les indicateurs d’agressivité des soins délivrés en fin de vie aux patients atteints de cancer : étude rétrospective au CHU Grenoble Alpes. Médecine humaine et pathologie. 2024. ⟨dumas-04523260⟩
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