Le marché de l'art vietnamien (1858-1945) en ventes aux enchères en France
Résumé
La période de l'Indochine coloniale est méconnue du grand public et les œuvres qui en découlent ont été oubliées et largement ignorées pendant plusieurs décennies. À partir de 2010, la redécouverte de cet art et de l'histoire de cette période, réintroduite dans la mémoire collective par un nombre croissant d'ouvrages et d'expositions sur le sujet, a conduit à une curiosité de plus en plus grande des amateurs. L'excellente santé économique du Vietnam, devenu l'un des leaders en terme d'économie en Asie du Sud Est a été le terreau fertile de l'expansion d'un marché qui, d'inconnu est passé au niveau de secteur concurrentiel dans le cadre des ventes aux enchères. Le marché existait déjà de façon prégnante à l'époque coloniale, alors que les colons et la bourgeoisie annamite s'arrachaient entre autre les œuvres issues de l'école des Beaux-arts d'Indochine, fierté de la colonie. Des objets issus de l'artisanat aux œuvres influencées par la présence coloniale, des richesses provenant des palais impériaux de la cour d'Annam aux souvenirs historiques de la présence française, le marché de l'art indochinois est un vaste champ d'étude, qui, au regard des résultats les plus récents en vente aux enchères en France, marque désormais la scène nationale et internationale. L'objectif de cette étude est de proposer une synthèse des principaux résultats marquant les tendances, les mécanismes et les éléments de compréhension essentiels pour appréhender du plus large point de vue possible ce marché. Elle s'attache à expliquer à travers une synthèse des principales catégories d'objets produits en Indochine de 1858 à 1945, les raisons qui font de la place française l'un des plus importants vecteurs de ventes d'art indochinois au monde notamment en terme de volume. La problématique est, par conséquent, la suivante : compte tenu des résultats obtenus en vente aux enchères récemment, dans quelle mesure peut-on dire qu'il existe un marché de l'art indochinois en France et quelles en sont les clés de lecture ? En cas d'études ultérieures, une étude plus large du marché de l'art à l'époque coloniale en Indochine serait souhaitable ainsi qu'une réactualisation de prix et de moyennes qui sont fluctuants et qui ne correspondent qu'à l'état du marché actuel.
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