‘The Kirk made of living stones’ : expériences spirituelles et religion vécue des presbytériennes dans l'Écosse du XVIIe siècle
Résumé
After the ascension of James VI, now James I and VI, to the English throne, laws determining religious practices in Scotland became more resolute since Presbyterianism jeopardised the Crown’s supremacy. Presbyterian traditions were condemned, and their faith was persecuted. In this complicated political and religious context, rites and habits were modified and adapted to the dangers and condemnations of the time. Presbyterian women took their quills to shed light on the government’s actions and to share their personal experiences in this tormented Scotland. They describe their own spiritual developments and daily preoccupations, therefore showing the limits of the sacred and its inherent complementarity with the profane. In their diaries, those adherents explain their conflicts at home, in their parishes or in the army. Furthermore, they depict their singular practices and daily routines which display their miscellaneous political actions. Writing is no longer a mere pastime; it becomes a fully-fledged religious experience which directly binds them to their spiritual sovereign. Writing about the spiritual self underlines the place of terrestrial and ethereal love, fruits of a celestial mission. Thanks to logos, those women weave their own representations of the sacred and offer a unique perspective on lived religion. Those various experiences foster feelings and emotions which trouble the believers. Long descriptions of emotions inundate the personal narratives and replace lived experience and the body at the centre of female spirituality. Those Presbyterians are first and foremost women of the flesh who ‘live’ their faith. Their documents participate in the rewriting of the ‘Scottish canon[2]’ while emphasising their role and their place in Scottish history and in the Calvinist religion, which tend to be essentially focused on men.
Après l’arrivée de Jacques VI, devenu Jacques VI et I, sur le trône anglais, les lois régissant les pratiques religieuses en Écosse se durcissent car la couronne perçoit le presbytérianisme comme un danger pour la suprématie royale. Les presbytériens voient leurs pratiques condamnées et leur foi persécutée. Dans ce contexte politico-religieux épineux, les habitudes et les rites se modifient face aux condamnations et dangers. Les presbytériennes prennent leurs plumes pour mettre en lumière les persécutions du gouvernement et pour partager leurs expériences dans cette Écosse tourmentée. Elles décrivent leurs chemins spirituels et leur doute quotidien montrant ainsi les limites du sacré et sa complémentarité avec le profane. Dans leurs journaux, ces croyantes expliquent leurs combats à domicile, dans la paroisse ou à l‘armée. Elles dépeignent leurs pratiques et coutumes journalières et singulières qui mettent également en avant leurs différentes actions politiques. L’écriture n’est plus qu’un simple passe-temps, elle devient une expérience religieuse à part entière qui les lie sans intermédiaire à leur souverain spirituel. L’écriture d’un « moi » spirituel souligne la place de l’amour terrestre et divin, fruit d’une mission céleste. Grâce au logos, ces femmes tissent leurs propres représentations du sacré et nous offrent un aperçu unique sur la religion vécue. Ces multiples expériences provoquent des sentiments et des émotions qui bousculent les croyantes. Les descriptions d’émotions inondent leurs récits et mettent le vécu et le corps au centre de la spiritualité féminine. Ces croyantes sont des femmes de chair qui « vivent » leur foi et leurs documents participent à la réécriture du « canon écossais » en soulignant leur rôle et leur place dans l’histoire essentiellement masculine de l’Écosse et de la religion calviniste.
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