L'intégration de l'Intelligence Artificielle dans la pratique des médecins généralistes : une exploration des pratiques actuelles et des perspectives futures
Résumé
Contexte : l'intelligence artificielle (IA) est un domaine en rapide évolution, influençant de multiples secteurs, y compris la santé. Bien qu'elle pourrait offrir des réponses à la diminution des effectifs médicaux, l'adoption de l'intelligence artificielle en médecine générale en France est freinée par des obstacles éthiques et pratiques. Malgré une intégration progressive dans la vie quotidienne, l’intelligence artificielle reste un domaine mal défini qui mérite d’être enseigné avant d’être utilisé.
Objectif : cette thèse vise à évaluer comment les médecins généralistes intègrent ou envisagent d'intégrer l'IA dans leur pratique.
Méthode : une étude transversale quantitative descriptive à l’aide d’un questionnaire anonyme à questions fermées majoritairement. La population étudiée regroupe les médecins généralistes exerçant en France métropolitaine, en tant que médecin libéral (seul ou en groupe), médecin remplaçant et médecin exerçant à l’hôpital.
Résultats : dans notre étude 404 médecins généralistes sur 102 000 visés en France ont répondu à l'enquête, ce qui représente un taux de réponse estimé à 0,4%, dont 78% ont une pratique diversifiée. 17 % des médecins généralistes interrogés utilisent l'IA dans leur pratique parmi eux, 49% des médecins interrogés utilisent l’IA en aide à la gestion des dossiers médicaux. 72 % des répondants ont exprimé un intérêt marqué pour suivre des formations dédiées à l'intelligence artificielle. Les médecins généralistes reconnaissent les avantages de l'IA, notamment pour la gestion des données médicales (68%), l'amélioration de la prise de décision médicale (61%), et la réduction des erreurs médicales (57%). 45% d’entre eux expriment des préoccupations liées à leur confiance envers l'intelligence artificielle. Les principaux défis à relever sont la protection des données des patients (78%), la nécessité de former les professionnels de santé (64%), et l'adaptation aux nouvelles technologies (57%). 24% hésitent à intégrer l'IA en raison de l'impact potentiel sur la relation médecin-patient (69%) et des craintes sur l'éthique et la responsabilité juridique (63%). Cependant, le coût n’est pas considéré comme un obstacle majeur.
Conclusion : cette étude explore l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) en médecine générale. Cet outil s'inscrit dans une série de révolutions technologiques qui transforment le secteur médical. Il semble déjà avoir trouvé sa place dans d’autres spécialités médicales. Notre recherche témoigne aussi d’une confusion et d’un manque de connaissance sur l’IA, malgré un intérêt réel. La réticence à adopter l'IA en médecine générale peut s’expliquer par des problèmes techniques comme le manque de données adéquates, l’opacité des algorithmes, une législation absente mais également par des défis éthiques nombreux.
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