Serotonergic underpinnings of OCD: a systematic review and meta-analysis of neuroimaging findings
Résumé
Contexte : beaucoup de patients souffrant de troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) résistent aux traitements et il existe un net besoin d’une meilleure compréhension des mécanismes neurobiologiques à l’origine des TOC dans le but de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques. Bien que l'hypothèse sérotoninergique, basée sur l'efficacité relative de la clomipramine et des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, trouve un certain soutien dans la littérature, cette dernière reste contradictoire sur la question de l’existence d’un dysfonctionnement spécifique lié à la sérotonine chez les personnes souffrant de TOC. Dans cette étude, nous avons réalisé une revue de littérature avec méta-analyse dans le but de fournir une évaluation quantitative du rôle de la sérotonine dans le développement des TOC grâce à l'imagerie.
Méthodes : nous avons inclus les études de neuroimagerie investiguant le tonus sérotoninergique cérébral chez des patients atteints de TOC non traités. Nous avons exclu les études d'imagerie comprenant des patients traités afin d'éviter le biais lié à la modification du tonus sérotoninergique sous traitement antidépresseur. En plus d'une revue systématique, nous avons réalisé une méta-analyse à partir d'un groupe homogène d'articles d'imagerie moléculaire (PET et SPECT) comparant les potentiels de liaison des transporteurs de la sérotonine (SERT) et des récepteurs 5-HT2A (HT2AR) dans différentes régions cérébrales entre des patients atteints de TOC non traités et des témoins sains.
Résultats : 18 articles ont été inclus dans la revue systématique et 13 d'entre eux ont aussi été inclus dans la méta-analyse. Nos résultats montrent que les patients souffrant de TOC présentent une disponibilité du SERT plus faible dans le tronc cérébral, le mésencéphale et les régions du thalamus/hypothalamus, avec une hétérogénéité négligeable à modérée. Nos données suggèrent également une plus faible liaison des SERT dans le cortex orbitofrontal, le noyau caudé et le cortex cingulaire antérieur et une plus faible liaison des 5-HT2AR dans le cortex cingulaire antérieur et le cortex pariétal des patients souffrant de TOC en comparaison aux sujets témoins.
Conclusions : en combinant les résultats de deux décennies d'études en imagerie moléculaire, nous montrons que les personnes souffrant de TOC présentent une disponibilité du SERT plus faible dans des régions cérébrales spécifiques, ce qui constitue un argument en faveur du dysfonctionnement du système sérotoninergique dans la pathologie. Cependant, les mécanismes exacts qui sous-tendent ce phénotype restent insaisissables.