Freins et leviers de l'implication du médecin traitant dans la prise de décision de LAT en milieu hospitalier : Étude qualitative auprès des médecins hospitaliers et des médecins généralistes libéraux
Résumé
Introduction : d’après le Code de la Santé Publique, le médecin hospitalier doit associer le médecin traitant « dans toute la mesure du possible » aux décisions médicales essentielles. Dans le contexte de la fin de vie, la limitation et l’arrêt des traitements (LAT) nécessitent des discussions collégiales qui font appel à un médecin consultant. Ce dernier pourrait être le médecin traitant du fait de sa place de chef d’orchestre du parcours de soins.
Objectif : identifier les freins et les leviers de l’implication du médecin traitant dans les prises de décisions de LAT en milieu hospitalier.
Méthode : étude qualitative avec une approche inspirée de la théorisation ancrée. Entretiens semi-dirigés réalisés entre Mars 2023 et Janvier 2024, auprès de sept médecins hospitaliers et sept médecins généralistes du bassin Manosquin et du pays d’Aix.
Résultats : les médecins hospitaliers rencontrent des difficultés à échanger avec les médecins traitants qui détiennent des informations pertinentes du fait de l’unicité de leur relation avec le patient. Pour poser une LAT ils s’appuient sur les équipes de soins palliatifs. Les médecins généralistes souhaitent rester au centre du parcours de soins de leurs patients en fin de vie.
Discussion : les équipes de soins palliatifs sont un soutien et un intermédiaire essentiel dans la communication ville-hôpital dans le contexte de la fin de vie. Impliquer le médecin traitant dans la prise de décision de LAT semble intéressant pour inscrire la prise en charge dans une démarche de soins centrée sur le patient. Les médecins hospitaliers et généralistes pourraient faire partie d’une même équipe pour assurer la continuité des soins. La pérennité de cette relation demande un investissement partagé et une reconnaissance du rôle de chacun.
Conclusion : la communication ville-hôpital dans la fin de vie est essentielle pour l’implication du médecin traitant dans la prise de décision de LAT. Les médecins hospitaliers interrogés sont favorables à sa participation, physique ou virtuelle, à ces prises de décisions. Il pourrait être intéressant d’étudier la mise en place d’une invitation systématique du médecin traitant à une RCP de LAT : son développement, sa faisabilité et ses avantages.
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