Introduction : au cours d'un prélèvement sur donneur décédé après canulation, les reins sont les derniers organes à être extraits, les laissant pendant cette période à une température > 4°C pouvant avoir un impact sur la qualité du greffon. Notre objectif est de déterminer s'il existe une différence entre les prélèvements multiorganes et les prélèvements reins seuls sur la fonction du greffon, à court et long terme. Méthodes : nous avons réalisé une analyse rétrospective, multicentrique, chez 2363 patients issu du registre national français TransplantAFUF. Nous avons inclus tous les patients ayant bénéficié́ d'une greffe rénale issu d'un donneur décédé et disposant des informations sur le type de prélèvement. Nous avons séparé les patients en deux groupes (prélèvement multiples = 1839 et reins seuls = 524) et avons réalisé une analyse en univariée et multivariée après ajustement sur les facteurs de confusion. Résultats : aucune différence significative entre le nombre d'organes prélevés et la reprise de fonction du greffon à 7 jours (OR 0,79 (0,61 ;1,03), p = 0,087), à 1 mois (OR 0,69 (0,49 ;1,03), p =0,069) et la survie du greffon au long terme (HR 1,13 (0,86, 1,48), p =0,37) en analyse multivariée. Le DFG à 1 an est significativement inférieur pour les patients ayant un rein issu d'un prélèvement multiorganes (moyenne à -2.38ml/min (-4.62, -0.13) ; p 0,038) en analyse multivariée. Conclusion : le nombre d'organes prélevés ne semblent pas avoir d'impact sur la fonction rénale à court terme. A 1 an, la clairance rénale semble meilleure chez les receveurs issus d'un rein provenant d'un donneur reins-seuls ; toutefois avec peu d'impact sur la pratique clinique.