État des lieux du confort des patientes durant l'examen gynécologique : un enjeu pour les médecins généralistes
Résumé
Background: The gynecological examination can be stressful for women due to the discomfort it may cause and its potential intrusion into the patient’s privacy. However, the gynecological examination is sometimes necessary, for instance, during cervical cancer screening. New French recommendations were published in May 2023 to guide practitioners regarding certain aspects of the pelvic examination, particularly its indication in cases of no symptoms.
Objective: The aim of this study is to determine the preferences of patients in the Île-de-France region regarding the course of the gynecological examination. The secondary objective is to assess whether these preferences vary depending on the demographic characteristics of the patients.
Methods: We conducted a quantitative, observational, and multicenter study. A total of 125 women aged 18 and above participated in the study by completing a questionnaire available in the waiting rooms of three different general practitioner offices in Île-de-France. Subsequently, we conducted a descriptive analysis of their preferences and performed a comparative analysis of the results based on the patients' characteristics.
Results: Prominent preferences of the patients regarding the course of the gynecological examination include: the desire to undress behind a screen (56.8%), the preference for a two-stage undressing process (84%), mixed opinions about the use of an examination drape (29.6% "completely agree"), the desire to be involved in the consultation, through information provided by the practitioner (96.8% "completely agree" and "agree"), the request to be informed before each procedure (84.8% "completely agree"), and the importance of requesting their consent (88% "completely agree" and "agree"). Significant differences were found based on certain patient characteristics. A higher proportion of women born in France prefer a two-stage undressing process compared to those born outside of France (p = 0.005). Women less than 30 years old more often "completely agree" about being informed before each procedure compared to women over 30 (p = 0.023).
Regarding consent before each procedure and the information provided by the practitioner, the results vary based on the country of birth: a higher proportion of women born in France more often express a "complete agreement" compared to women born outside of France (p = 0.010, p = 0.017).
Discussion: The desire to undress in privacy has been demonstrated in various studies, as well as the preference for active involvement in the consultation. However, the desire to cover the lower part of the body varies across studies, as well as preferences regarding the gynecological positions. In our study, patients may have expressed their habits rather than their preferences in the questionnaire. The studied population was small (125 patients) and younger than the population of Île-de-France according to INSEE data.
Therefore, the main biases in our study are classification, selection, and social desirability biases.
Conclusion: Minor adjustments within the general practitioner's office could address the patients’ expectations, regarding the ideal course of the gynecological consultation. Given the variability of these preferences, it is important to adopt a personalized approach for each patient and provide the necessary information so that they can make an informed choice during the gynecological examination.
Contexte : L’examen gynécologique est source d’appréhension pour les femmes de par l’inconfort qu’il peut engendrer et son potentiel intrusif dans l’intimité des patientes. L’examen gynécologique est pourtant parfois nécessaire par exemple lors du dépistage du cancer du col de l’utérus. De nouvelles recommandations ont été publiées en mai 2023 pour guider les praticiens concernant certaines modalités de l’examen pelvien et notamment son indication en cas d’absence de symptôme.
Objectif : L’objectif de cette étude est de déterminer quelles sont les préférences des patientes d’Ile de France concernant le déroulement de l’examen gynécologique. L’objectif secondaire est de déterminer si ces préférences varient en fonction des caractéristiques démographiques des patientes.
Méthode : Nous avons mené une étude transversale quantitative observationnelle et multicentrique. Un total de 125 femmes âgées de plus de 18 ans ont participé à l’étude en remplissant un questionnaire disponible dans la salle d’attente de 3 cabinets de médecine générale différents d’Ile de France. Nous avons par la suite réalisé une analyse descriptive de leurs préférences puis une analyse comparative des résultats en fonction des caractéristiques des patientes.
Résultats : Les préférences marquantes des patientes concernant le déroulé de l’examen gynécologique sont : la volonté qu’il y ait un paravent pour se dévêtir (56,8%), la préférence pour un déshabillement en deux temps (84%), l’avis mitigé concernant la volonté d’être couverte par un drap d’examen (29,6% « complètement d’accord »), la volonté d’implication dans la consultation, via l’information donnée par le praticien (96,8% « complètement d’accord » et « d’accord »), la demande d’être prévenue avant chaque geste (84,8% « complètement d’accord ») et l’importance du recueil de leur consentement (88% « complètement d’accord » et « d’accord »). Des différences significatives ont été retrouvées en fonction de certaines caractéristiques des patientes. Une proportion plus importante de femmes nées en France préfère se dévêtir en deux temps par rapport à celles nées hors de France (p = 0,005). Les femmes de moins de 30 ans sont plus souvent « Complètement d’accord » quant au fait d’être prévenues avant chaque geste par rapport aux femmes de plus de 30 ans (p = 0,023). A propos du consentement avant chaque geste et des explications données par le praticien, les résultats diffèrent en fonction du pays de naissance : une proportion plus importante de femmes nées en France sont plus souvent « complètement d’accord » par rapport aux femmes nées hors de France (p = 0,010, p = 0,017).
Discussion : La volonté de se déshabiller à l’abri du regard a déjà été démontrée dans différentes études comme celle d’être impliquée dans la consultation. Le désir d’être couverte au niveau de la partie basse du corps et les préférences concernant les positions gynécologiques varient en fonction des études. Concernant notre étude, certaines patientes ont pu exprimer leurs habitudes et non leurs préférences. La population étudiée était faible (125 patientes) et était plus jeune que la population d’Ile de France selon les données de l’INSEE. Ainsi, les principaux biais de notre étude sont des biais de classement, de sélection et de désirabilité sociale.
Conclusion : Des aménagements simples du cabinet de médecine générale permettraient de répondre aux attentes des patientes concernant le déroulé idéal de la consultation gynécologique. Devant la variabilité de ces préférences, il convient d’adopter une approche personnalisée à chacune d’entre elle et de donner les informations nécessaires pour qu’elles expriment un choix éclairé lors du déroulement de la consultation gynécologique.
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