À la suite de l’échec du putsch d’Alger, en avril 1961, apparait le réseau Résurrection-Patrie, qui se rallie rapidement à l’OAS. Ce réseau clandestin, formé pour une bonne part d’anciens poujadistes, veut non seulement renverser De Gaulle et maintenir l’Algérie Française, mais aussi – et peut-être surtout – renverser le régime parlementaire pour mettre en place une dictature corporatiste, dont les thèmes ne sont pas sans rappeler le Vichy traditionaliste. À l’été 1961, ce réseau constitue la force la plus importante de l’OAS en métropole, mais il est aussi parmi les premiers à être complètement démantelé, au début de l’année 1962. De quoi cet échec est-il le nom ? Que nous dit-il des possibilités politiques ouvertes à l’extrême droite métropolitaine à la fin de la guerre d’Algérie ? C’est à ces questions que nous nous sommes efforcés de répondre en faisant l’histoire sociale de ce réseau. Nous nous sommes appuyés sur les sources judiciaires et policières issues de sa répression, qui nous ont permis d’en faire une histoire incarnée, prenant autant en compte le point de vue de ses dirigeants que de ses partisans de base.