Sur la chaîne des Pyrénées subsiste une population d’ours brun en danger critique d’extinction qui partage l’espace avec de nombreuses activités humaines. Ces activités humaines peuvent potentiellement entraîner des dérangements et impacter les comportements et mouvements de l’ours. Ces activités peuvent également affecter la reproduction ou la survie des individus. Afin de proposer des mesures de conservation et de gestion adaptées pour favoriser la coexistence entre l’homme et l’ours, il est donc important d’étudier l’impact des activités humaines sur les ours. Nous nous sommes intéressés ici plus spécifiquement à l’impact des dérangements induits par la présence humaine directe, en grande partie amenée par les activités récréatives de montagne. L’objectif de ce stage était ainsi de : (i) créer des cartes d’intensité de présence humaine directe dans les Pyrénées françaises en utilisant la « Strava’s Global Heatmap » comme source de données, (ii) évaluer l’impact de cette présence humaine directe sur l’ours brun, à travers le prisme des rencontres-homme ours (objet important des débats sociétaux en France en lien avec la dangerosité potentielle de l’espèce pour l’homme et l’augmentation de l’effectif de la population ursine), et (iii) déterminer quelles sont les zones où les rencontres homme-ours sont les plus probables de survenir. Nos résultats montrent que l’ours s’adapte pour éviter cette source de nuisance diurne, en modifiant son utilisation de l’espace. De plus, nous avons mis en lumière le fait que les rencontres homme-ours se produisent plus souvent à proximité des zones les plus dérangées par l’homme. Cela suggère que la présence humaine produit un effet « vulnérabilité » au sens du risque naturel géographique. Ainsi, son effet dérangeant semble être plus faible que son effet vulnérabilité » qui amène le risque de rencontres à être plus probable dans les zones les plus fréquentées. Une cartographie de ce risque a donc pu être présentée, ce qui permet concrètement de cibler les chemins de montagne où il serait intéressant d’agir pour améliorer la cohabitation entre l’homme et l’ours brun en France.