Les expérimentations didactiques de Madame de Pringy dans les Differens Caracteres des femmes du siecle
Résumé
À la fin du XVIIe siècle, les petits moralistes se distinguent par des réflexions prenant la forme de portraits de types sociaux ou de remarques incisives, leur permettant ainsi de critiquer les mœurs de leur époque. Cette pratique rhétorique, imprégnée des codes classiques, vise à éduquer le lectorat tout en le poussant à abandonner ses vices. Bien que Madame de Pringy ait peu retenu l'attention des critiques en tant qu'autrice mineure, son ouvrage Les Differens Caracteres des femmes du siecle (1694) reste un précieux témoignage de la pensée conservatrice de l’époque. Par ailleurs, elle se distingue par la relative innovation de sa forme antithétique, opposant un vice à une vertu rédemptrice, et l’expérimentation d’une hybridation de trois traditions discursives : pédagogique, moraliste et prédicative. Ce travail s’attache à analyser les faits de style et les procédés rhétoriques qui traversent l’œuvre, en les distinguant selon la tradition discursive à laquelle Madame de Pringy les attache au regard des principes du docere, du placere et du movere. Les stylèmes propres à chaque tradition sont examinés à la lumière des traités de rhétorique de l’Ancien Régime et l’état de la recherche moderne, selon une approche rhétorique, stylistique et pragmatique.
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