Caractérisation de la structure génétique spatiale de huit espèces végétales de la dune Atlantique d'Aquitaine : approche à deux échelles spatiales
Résumé
Dispersal of individuals is an important element for population connectivity and for colonising other environments in the context of global change and habitat fragmentation. Plant species disperse via propagules and can be restricted. The challenge is to understand at what spatial scale these more or less limited dispersal processes take place in order to see to what extent populations are connected and therefore potentially subject to drift with potentially deleterious effects. Spatial genetic structuring (SGS) is characterised by a non-random distribution of genotypes in space. Thus, the aim of this work is to identify the main factors influencing SGS at two spatial scales: regional (interpopulation analysis) and local (intra-population analysis). This study was carried out on 8 plant species of the dune belt from the north of the Médoc to the south of the Landes. On a regional scale, the more or less marked or complex patterns of isolation by distance are the result of the biogeographical history of the species influenced by various factors: anthropic (oyat, broom), biological (dune bindweed and sand couch grass, maritime panicum) and temporal (maritime wormwood). On a finer local scale, the SGS seems to be influenced by life history traits such as the reproduction of species and their seed dispersal capacities, but also their position in the dune (disturbed or stable habitats). This fundamental knowledge could be useful for the managers of this particular ecosystem that is the dune and respond to societal and ecological issues of dune stabilization and conservation of rare or protected species.
La dispersion des individus est un élément important pour la connectivité des populations et pour coloniser d’autres milieux dans un contexte de changements globaux et de fragmentation des habitats. La dispersion des espèces végétales s’effectue via des propagules et peut être restreinte. L’enjeu est de comprendre à quelle échelle spatiale s’effectuent ces processus de dispersion plus ou moins limités pour voir dans quelle mesure les populations sont connectées et donc potentiellement sujettes à la dérive avec des effets potentiellement délétères. La structuration génétique spatiale (SGS) se caractérise par une distribution non aléatoire des génotypes dans l’espace. Ainsi, le but de ce travail est d’identifier les facteurs principaux influençant la SGS à deux échelles spatiales régionale (analyse inter-populationnelle) et locale (analyse intra-populationnelle). Cette étude est réalisée sur 8 espèces végétales du cordon dunaire du Nord du Médoc au sud des Landes. À l’échelle régionale, les patrons plus ou moins marqués ou complexes d’isolement par la distance sont le fruit de l’histoire biogéographique des espèces influencées par différents facteurs : facteurs anthropiques (oyat, genêt à balais), biologiques (liserons des dunes et chiendent des sables, panicaut maritime), temporels (armoise maritime). À l’échelle plus fine locale, la SGS semble influencée par des traits d’histoire de vie tels que la reproduction des espèces et leurs capacités de dispersion des graines mais aussi leurs positions dans la dune (habitats perturbés ou stables). Ces connaissances fondamentales pourront être utiles pour les gestionnaires de cet écosystème particulier qu’est la dune et répondre à des enjeux sociétaux et écologiques de stabilisation des dunes et de conservation d’espèces rares ou protégées.
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