Réparer les morts et enterrer les vivants. Les enjeux de la résurrection numérique au cinéma - Mémoires de l'Université Rennes 2 Accéder directement au contenu
Mémoire D'étudiant Année : 2024

Réparer les morts et enterrer les vivants. Les enjeux de la résurrection numérique au cinéma

Résumé

In this masters thesis, we attempted to see how the practice of digital resurrection, that is to say the fact of reproducing in computer-generated images the bodily appearance of a deceased actor, had brought about a shift in the way of thinking about the principle of resurrection in cinema. One of the specificities of traditional cinema - for an author like André Bazin for example - it is ability to bring back to view the past life, and only the past life, of a subject during the screening of a film. However, for their part, computer-generated images seem to have made it possible to free ourselves from this idea by making dead people do new things on the screen, that is to say, people whose image projected has not been filmed (at least not as it is) beforehand by a camera. It was then a whole conception of cinema, which is fundamentally the art of "resurrection", which, from then on, seemed to be undermine. We therefore questioned the way in which these digital resurrections were developed on a technical level in order to understand what could motivate the use of such a practice. We also questioned the numerous ethical discourses which surrounded the practice to finally ask ourselves what consequences (aesthetic as well as economic) such a practice could have on an industry like Hollywood, whose entire dynamic revolves around the fetishization of bodies - and now, of the dead.
Dans ce mémoire, nous avons tenté de voir en quoi la pratique de résurrection numérique, soit le fait de reproduire en images de synthèse l'apparence corporelle d'un acteur défunt, avait opéré un déplacement dans la manière de penser le principe de résurrection au cinéma. l'une des spécificités du cinéma traditionnel réside effectivement - pour un auteur comme André Bazin par exemple - dans sa capacité à redonner à voir la vie passée, et seulement la vie passée, d'un sujet le temps de la projection d' un film. Or, de leur côté, les images de synthèse semblent justement avoir permis de s'affranchir de cette idée en faisant faire de nouvelles choses à l'écran à des personnes décédées, c'est-à-dire à des personnes dont l'image projetée n'a pas été filmée (en tout cas pas telle qu'elle) au préalable par une caméra. C'est alors toute une conception du cinéma, art fondamentalement "résurrecteur", qui, à partir de là, paraissait mise à mal. Nous avons donc interrogé la manière dont ces résurrections numériques étaient élaborées sur le plan technique afin de comprendre ce qui pouvait motiver l'usage d'une telle pratique. Nous avons également interrogé les nombreux discours éthiques qui entouraient la prétique pour finalement, nous demander quelles conséquences (esthétiques comme économiques) une telle pratique pouvait avoir sur une industrie comme Hollywood, dont toute la dynamique tourne autour de la fétichisation des corps - et désormais des morts.
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Dates et versions

dumas-04622246 , version 1 (24-06-2024)

Licence

Identifiants

  • HAL Id : dumas-04622246 , version 1

Citer

Jules Lasbleiz. Réparer les morts et enterrer les vivants. Les enjeux de la résurrection numérique au cinéma. Art et histoire de l'art. 2024. ⟨dumas-04622246⟩
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