Ces 10 dernières années, une trentaine de cas d'infections fongiques transmises par le greffon aux receveurs d'organes ont été constatés. Bien que ce type de transmission demeure rare, il n'en est pas moins préoccupant car les infections du site de greffe qui en découlent conduisent souvent à une détransplantation voire au décès du receveur. Dans ce contexte, l'Agence de la biomédecine a publié, en septembre 2008, des recommandations pour : "la prévention de la transmission de bactéries et agents fongiques aux receveurs d'organes". Une enquête a été menée au CHU de Grenoble afin de savoir si les examens fongiques pratiqués au cours du processus de transplantation étaient bien en adéquation avec les recommandations. Cette étude, basée sur l'analyse rétrospective de 10 dossiers de receveurs et 20 dossiers de donneurs, a permis de constater que tous les examens fongiques recommandés n'étaient pas encore réalisés systématiquement. L'analyse des recommandations et l'étude menée au CHU ont permis la rédaction de procédures et tableaux récapitulatifs destinés à la coordination hospitalière, au laboratoire de Parasitologie-Mycologie et aux services de transplantation afin de remédier à d'éventuelles discordances entre la pratique et les recommandations. Un circuit d'alerte a également été proposé en cas de contamination d'un greffon par un agent fongique ou bactérien.