Les "ballets russes", un art étranger entre France et Russie. Mutations et transferts culturels d'une pratique artistique
Abstract
In 1909 an artistic tornado hit Paris : Sergei Diaghilev's Ballets Russes performed at the Chatelet Theatre. This arrival set in motion a radical change in the world of ballet in France. Decors, stage costumes and choreography in general, underwent modifications aimed at turning a stage art into "Total Art". The success of these performances was such that they affected Parisian life, as was the case for example of the exotic clothes of the couturier Paul Poiret, inspired by the ballet The Firebird. However Diaghilev's Ballets Russes were not the only Russian company to perform in Paris. The purpose of this dissertation is to show how the Russian ballets phenomenon, which lasted over more than twenty years, reflects the socio-cultural changes of French society. The Belle Epoque may well have adopted the trends created by the Russian ballets but, in turn, the Russian ballets had to adapt to the effervescence of the Années Folles with its constant search for novelty. They also had to live with a new political context ; the Bolshevik revolution obviously afected the status of Russian dancers abroad. Then, following the death of Diaghilev, emblematic figure of Russian Ballet, in 1929 other Russian companies increasingly worked abroad, some, even, no longer performing in Paris. Therefore Russian ballet companies were an international phenomenon through their cosmopolitan make-up as well as their frequent tours on different continents. A wide range of cultural transfers took place,the artistic content of Russian Ballet was influenced by the countries they visited but in turn they also influenced other countries. That influence may well still endure.
En 1909, une tornade artistique s'abattit sur Paris : les Ballets russes de Serge de Diaghilev firent leur apparition au Théâtre du Châtelet. Cette venue fut à l'origine d'un changement radical dans le monde du ballet en France. Les décors, les costumes de scène et la chorégraphie en général, subirent des modifications, visant à faire de cet art de la scène un "art total". Le succès de ces ballets fut tel que ceux-ci eurent une influence sur la vie parisienne, comme ce fut par exemple le cas des tenues exotiques du couturier Paul Poiret, inspirées par le ballet L'Oiseau de feu. Mais les Ballets russes de Diaghilev ne furent pas la seule compagnie russe à se produire à Paris. L'objet de ce mémoire est de montrer comment ce phénomène des ballets russes, qui s'étendit sur plus de vingt ans, reflète les évolutions socio-culturelles de la société française. Si la Belle Époque adopta les modes créées par les ces ballets russes, ce fut ensuite aux ballets russes de s'adapter au train effervescent des Années Folles, où la course à la nouveauté était incessante. Mais ils durent aussi composer avec un nouveau contexte politique ; la révolution bolchévique modifia évidemment le statut des danseurs russes à l'étranger. Enfin, suite à la mort de Diaghilev, grand nom des Ballets russes, en 1929, les autres compagnies russes s'exportèrent de plus en plus à l'étranger, allant même, pour certaines, jusqu'à ne plus se produire à Paris. Les ballets russes furent donc un phénomène international, autant par la composition cosmopolite des compagnies, que par leurs tournées fréquentes sur différents continents. Différents transferts culturels s'effectuèrent, l'art des ballets russes subit l'influence des pays dans lesquels ils se produisirent, mais ils eurent aussi à leur tour une influence dans leurs pays d'accueil. Et celle-ci n'est peut-être pas encore éteinte.
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