Les lymphomes cutanés primitifs (PCL) constituent un secteur de la dermatologie en pleine évolution avec l'établissement récent de référentiels de prise en charge. Le but de cette étude était de faire un état des lieux des PCL suivis au CHU de Grenoble entre 1997 et 2008 et d'évaluer nos pratiques cliniques. Nous avons recensé 105 PCL et noté une augmentation du nombre annuel de diagnostics depuis 2006. L'âge médian au diagnostic était de 60 ans avec une prédominance masculine. Comme dans les articles de référence, les lymphomes T, notamment les mycosis fungoïdes (MF) (62%), étaient les plus représentés. Le délai diagnostique médian des MF (12 mois) était plus court que celui habituellement rapporté dans la littérature et la plupart (92%) était diagnostiquée à un stade précoce. La moitié des papuloses lymphomatoïdes était associée à une autre pathologie lymphoïde. La majorité des PCL bénéficiait d'un traitement local en première intention, en accord avec les recommandations actuelles, permettant une rémission complète dans 50% des cas. Dix pour cents des patients décédaient de leur maladie. Nous avons montré un meilleur suivi des recommandations de prise en charge des PCL depuis 2007, en partie grâce à l'intégration du CHU de Grenoble au Groupe Français d'Étude des Lymphomes Cutanés et à la création d'une réunion de concertation pluridisciplinaire locale. Toutefois, des insuffisances persistent dans l'évaluation clinique et paraclinique initiale des patients et nous proposons l'utilisation de fiches de bilan standardisées pour y remédier.