La contraception oestroprogestative (COP) est l'un des facteurs de risque les plus fréquents de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) chez les femmes jeunes. Cependant, le risque de récidive après une MVTE survenue sous COP est mal connu. Notre objectif était de déterminer le risque de récidive d'un premier épisode thromboembolique veineux chez la femme jeune, en fonction du contexte hormonal initial, des facteurs de risque initiaux, et de l'exposition à des circonstances à risque au cours du suivi. De 1992 à 2011 toutes les patientes de notre centre, âgées de 18 à 50 ans, présentant une MVTE confirmée survenue sous COP ont été incluses consécutivement. Nous avons inclus 235 femmes, avec un suivi médian de 67 mois après l'arrêt de l'anticoagulation initiale. L'incidence annuelle des récidives est de 11,76 pour 1000 femmes-année chez les femmes utilisatrices de contraception oestroprogestative lors de l'évènement initial et de 12,84 pour 1000 femmes -année dans le groupe de femmes sans COP. Il n'y avait pas de différence entre les deux groupes même lorsque l'analyse était restreinte aux évènements majeurs idiopathiques. Ce taux de récidive est faible par rapport au risque global après MVTE, comparable au risque observé après un événement provoqué dans une population de femmes jeunes. Pendant le suivi, la grossesse et le post-partum étaient des circonstances à risque de récidive soit 50% des récidives, la MVTE survenant soit en début de grossesse avant le début de la prophylaxie, soit en post-partum après l'arrêt des anticoagulants mais aussi sous prophylaxie bien conduite.