Contexte : la répartition des médecins généralistes reste très inégale sur le territoire français et soulève des difficultés d'accès aux soins primaires. La maison de santé pluridisciplinaire semble être une solution aux besoins des professionnels de santé pour gérer ces difficultés. Méthode : nous avons essayé de tester cette hypothèse au niveau local, dans le canton de Lannion, à l'aide d'une méthode qualitative par focus group. Trois groupes de professionnels de santé ont été interviewés : les internes de médecine générale, les professionnels libéraux, paramédicaux et médicaux. Résultats : malgré une certaine liberté dans l'exercice libéral, celui-ci est gêné par la baisse d'effectifs, par certains aspects du paiement à l'acte et par les tâches administratives. Les professionnels installés s'aident alors d'un secrétariat téléphonique, et les jeunes médecins repoussent l'installation le temps de réunir certaines conditions d'exercice. Le souhait commun d'une collaboration pluridisciplinaire est bien affirmé. Cependant, plusieurs représentations de structures pluridisciplinaires, avec des avantages et des inconvénients, sont proposées par les professionnels interviewés. Discussion : du fait des difficultés actuelles de l'exercice et d'une recherche d'une qualité de vie satisfaisante, le devenir de l'exercice libéral s'oriente vers la collaboration pluridisciplinaire et la fin de l'exercice isolé, avec d'autres modes de rémunérations que le paiement à l'acte. Néanmoins, dans le contexte de notre étude, un projet d'une maison de santé pluridisciplinaire reste difficile à réaliser. Conclusion : l'hypothèse de départ n'est donc pas valide. Il n'y a pas de modèle unique de maison de santé pluridisciplinaire qui puisse répondre aux attentes des professionnels de santé locaux.