La littérature de l'adolescence de 1950 à nos jours : reflet d'une génération perdue
Abstract
Des adolescents fugueurs, de jeunes fils de riches désabusés et dépravés, un rebelle de quatorze ans avec crête et piercings mis à la porte par ses parents, une jeune fille tombée dans la drogue, cinq soeurs entre treize et dix-sept ans mystérieusement suicidées, des bandes tuant leur ennui en semant la terreur... Voilà différents portraits d'adolescents en perdition extraits des romans de ces soixante dernières années, depuis cette période d'après-guerre où l'adolescence est enfin reconnue et suscite un regain d'intérêt au point d'inspirer toute une nouvelle littérature - appelée teen novel - à commencer par L'Attrape-coeurs de Salinger. Ce mémoire est une étude comparative des représentations littéraires adolescentes depuis le roman culte de Salinger jusqu'à aujourd'hui, dont l'objectif est de cerner les permanences ou les évolutions à travers le temps, de les analyser et leur trouver une explication. Il se penche pour cela sur un choix de textes variés qui mettent en scène le héros adolescent, un corpus s'arrêtant sur chaque décennie et abordant des thèmes divers comme le désenchantement, les dérèglements psychologiques et moraux, la délinquance, la toxicomanie, le suicide, la violence, sujets propres à l'adolescence et à sa fameuse "crise". Pour mieux appréhender cette littérature d'adolescence aux abords plutôt pessimistes, le corpus est examiné dans son aspect formel (narration, style, langage, structure), dans son contenu (thématiques, dénouement) et dans la psychologie adolescente proposée par ces auteurs "nouvelle génération" soucieux de rendre au mieux la réalité d'une jeunesse profondément perdue. Une perdition d'ailleurs mise en avant par l'écrivain voire même accentuée au fil des années, moyen de sublimer la période adolescente d'une part en exacerbant les tourments et la gravité des actes du jeune héros, et manière de rendre compte d'une réalité nouvelle, dans laquelle l'adolescence sombre toujours plus en profondeur, victime d'une société en crise.
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