Le présent travail vise à explorer la situation sociolinguistique de Sainte-Marie, petite île au large des côtes orientales malgaches qui, si elle propose un contexte linguistique particulièrement fertile à la recherche, n'a jusqu'à présent pas fait l'objet de publications. La méthode retenue est celle d'une approche micro-sociolinguistique, reposant sur l'analyse des discours d'un groupe d'enseignants des écoles primaires publiques, recueillis à l'aide d'entretiens individuels et collectifs. Ce mémoire, qui repose essentiellement sur un travail de terrain, est ainsi organisé en quatre grandes parties. La première partie vise à examiner les différentes étapes de la construction du paysage sociolinguistique malgache et notamment la place du français au sein du contexte plurilingue actuel. Elle fait ensuite l'objet de la répartition des langues au sein du système éducatif, et s'applique à établir un état des lieux de la situation contemporaine. La seconde partie présente les concepts délimitant le cadre théorique, à savoir les notions de biographies langagières et de représentations. Elle expose ensuite la manière dont les entretiens ont été élaborés, mis en œuvre puis analysés. La troisième partie propose une première vision de l'analyse des données de terrain. Elle s'emploie à faire état des divers usages et rapports des enseignants au français, en s'attardant plus particulièrement sur l'influence de la sphère familiale et le rôle de la valeur affective dans les praxis des locuteurs. La dernière partie considère les relations à la norme des interviewés, en s'intéressant à ses dimensions sociale et individuelle. Somme toute, elle explore les enjeux identitaires du parler régional saint-marien, relativement aux relations de contact qu'il entretient avec les autres langues en présence.