La question de la justice à l'école est centrale. En effet, l'école en tant qu'institution républicaine se doit de prôner les valeurs de l'égalité, le respect, l'équité, le refus de toute discrimination... La relation pédagogique est fortement exposée aux critiques des élèves qui revendiquent ces notions de justice et d'équité lorsque celles-ci leur semblent bafouées. Ainsi, la perception du sentiment d'injustice est étroitement liée à la question de la légitimité de l'enseignant et donc à ses pratiques pédagogiques. En effet, l'expérience scolaire des élèves est dominée par un processus d'intégration aux normes scolaires sous l'emprise du maître. Lorsqu'il y a injustice, s'établit alors une distance entre le maître et l'élève et cette injustice peut se transformer, pour certains élèves, en expérience de violence. Dans ce travail, centré sur le passage de la perception d'injustice à la notion scientifique de climat de justice, il sera question de s'interroger sur l'effet que les pratiques pédagogiques mises en oeuvre par les enseignants peuvent avoir sur le climat de justice. Ce travail s'appuiera sur une recherche menée dans deux classes de cycle 3 d'une école élémentaire de Roubaix.