Importance des interactions intraguildes directes et indirectes sur la coexistence entre deux ennemis naturels de la mineuse de la tomate Tuta absoluta
Résumé
Direct and indirect interactions are key components in structuring ecosystems and their understanding provides a better comprehension of their dynamics. In biological control programs, interactions must be considered before any large scale use of new biocontrol agents. This study explored the relative importance of those two types of interactions on the coexistence of the generalist predator Macrolophus pygmaeus and the larval ectoparasitoïd Stenomesius japonicus under greenhouse conditions. Both prey upon a shared resource, the tomato pinworm Tuta absoluta, a pest recently arrived in Europe. Ecological niches are explored in laboratory to explain population dynamics mechanisms. We showed in a three-month greenhouse experiment that biological control agents coexistence was possible under two different densities of T. absoluta. The population dynamics revealed a negative reciprocal interaction between M. pygmaeus and S. japonicus, probably due to the strong resource competition between these two latter. Moreover, we showed in the laboratory that the predator is engaged in apparent intraguild predation with the parasitoid, which resulted in a high mortality in its descendance. Even so, these negative interactions didn't affect host suppression and the control was additive throughout the experience. However, we did not succeed in determining an ecological niche that would explain this successful coexistence. A partitioning of the resource along the vertical axis of the tomato plants in a laboratory experiment did not show segregation between the predator and the parasitoid. In another experience, adult S. japonicus were unable to choose between plants with or without predators and to mitigate the competition with M. pygmaeus. Therefore, we hypothesize that differences in life history traits could be an explanation of coexistence in our model.
Les interactions directes et indirectes contribuent à expliquer la dynamique des populations dans les écosystèmes. En lutte biologique, les interactions engendrées par l'introduction d'un nouvel auxiliaire de culture doivent être étudiées avant toute utilisation à grande échelle. Cette étude a eu pour but d'étudier l'importance relative des différents types d'interactions sur la coexistence entre le prédateur généraliste Macrolophus pygmaeus et l'ectoparasitoïde larvaire Stenomesius japonicus. Tous deux partagent une ressource commune, la mineuse de la tomate Tuta absoluta, un ravageur émergent en Europe. L'existence de niches écologiques favorisant cette coexistence a aussi été étudiée. Nous avons démontré ici que la coexistence était possible pour deux densités initiales de T. absoluta dans une expérience de trois mois en serre. L'analyse de la dynamique des populations a révélé une interaction négative réciproque entre M. pygmaeus et S. japonicus, probablement due une forte compétition pour la ressource. De plus, en laboratoire, le prédateur a exercé de la prédation intraguilde apparente sur le parasitoïde, conduisant à une forte mortalité chez S. japonicus. Malgré tout, ces différentes interactions négatives n'ont pas perturbé le contrôle du ravageur et les deux auxiliaires ont eu un effet additif pendant toute la durée de l'expérience. Cependant, aucune niche écologique permettant d'expliquer cette coexistence n'a été mise en évidence. L'étude du partitionnement de la ressource selon l'axe vertical de la plante en laboratoire n'a pas révélé de niche. Dans une expérience de choix, les adultes de S. japonicus n'ont pas été capables d'éviter le prédateur et donc de diminuer la compétition. L'hypothèse la plus probable serait que la coexistence soit permise par des différences entre les caractéristiques biologiques des deux compétiteurs.
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