Dans la formation linguistique des migrants adultes, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à nécessiter une formation parce que dans leur pays d'origine elles n'ont pas accès à l'enseignement pour des raisons politiques et culturelles. Ces populations qui arrivent dans les cours sont des publics très spécifiques qui se trouvent en difficulté avec l'écrit du fait de leur faible niveau de scolarisation. Partant de ce constat, nous avons voulu donner la parole à ces femmes jusqu'ici invisibles parce qu'elles sont peu présentes dans l'espace public. Nous avons donc recueilli leurs représentations sociales de la lecture pour mieux comprendre un phénomène très marqué dans les milieux populaires dont elles sont issues : la division sexuelle de la lecture.