Introduction : La prévalence de toutes les formes de surdités est de 4 sur 1000 naissances dont 1 pour 1000 surdité profonde bilatérale. En France, 800 sourds profonds naissent chaque année. Malgré les recommandations de la HAS, et l'efficacité du dépistage précoce des troubles auditifs, il n'est pas généralisé en France. Objectifs : L'objectif principal est de décrire la pratique du dépistage auditif dans les maternités et les services de néonatologie des réseaux Réseau Périnatal Alpes Isère (RPAI) et Réseau Périnatal des 2 Savoie (RP2S) qui comptent 25 000 naissances annuelles. L'objectif secondaire est d'identifier les difficultés à la pratique et à la mise en place de ce dépistage. Matériel et méthodes : Il s'agit d'un audit déclaratif des pratiques du dépistage précoce de la surdité dans les réseaux RPAI et RP2S auprès des cadres de services des 17 établissements. Résultats : La prévalence du dépistage systématique est de 29% en maternité et de 44% dans les services de néonatologie. En 2010, nous pouvons estimer que 7991 enfants ont été dépistés pour la surdité, soit 30% des enfants nés dans les réseaux RPAI et RP2S. Les techniques utilisées sont dans 60% des services les otoémissions acoustiques provoquées (OEAP) et 40% les potentiels évoqués auditifs automatisés (PEAA). 75% des établissements n'effectuant aucun dépistage décrivent des freins économiques, 37% des problèmes de prise en charge. La formation des professionnels est un frein dans 62% des cas. Conclusion : Le dépistage auditif néonatal systématique dans le RPAI et le RP2S est encore marginal. Les freins identifiés sont économiques, en lien avec des problèmes de formation des professionnels, et la prise en charge ultérieure des enfants présentant un dépistage anormal.