Notre étude rétrospective a été menée sur les patients transplantés rénaux au Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble entre 2001 et 2011, atteints de hyalinose segmentaire et focale (HSF) primitive corticorésistante prouvée par biopsie. Les échanges plasmatiques (EP) préventifs ont débuté par une séance pré-opératoire puis trois fois par semaine en post-opératoire avec une décroissance progressive sur 6 mois (total 30 séances). La récidive de HSF sur le greffon était diagnostiquée par la ré-ascension de la protéinurie. Sur les douze receveurs, six ont récidivé dont cinq précocement dans les 2 à 11 jours post-opératoires. Malgré la poursuite des EP, des corticoïdes et du rituximab, l'évolution est imprévisible : perte du greffon à 4 mois et 10 ans, rémission partielle chez 3 patients, rémission complète chez 1 patient. L'étude des facteurs de risque : prolifération mésangiale sur les reins natifs, évolution vers l'IRCT en moins de 3 ans et antécédent de récidive sur le(s) greffon(s) antérieur(s), n'a pas permis de prédire la récidive ni la réponse au traitement. L'incidence de la récidive précoce atteint 41% malgré les EP contre 30% dans les 3 autres séries publiées. Toutefois, les petits effectifs, le mélange de patients pédiatriques et adultes dans certaines séries, et le caractère rétrospectif des études rendent difficiles la comparaison et l'extrapolation des résultats. Le bénéfice des EP préventifs est plus net chez les patients ayant récidivé sur un précédent greffon. Des études prospectives de plus grande envergure sont nécessaires pour confirmer ces résultats.