L'institutionnalisation de la problématique de l'égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques européennes, notamment à travers l'affirmation juridique de l'égalité de traitement dans les rémunérations entre hommes et femmes, a créé les conditions de la rencontre à Bruxelles d'une élite politico administrative, universitaire et associative pour faire avancer la cause féministe. Alison Woodward, pour qualifier le milieu féministe européen, a utilisé l'expression de "triangle de velours" qui désigne l'étroitesse des liens à Bruxelles entre des féministes étatiques (travaillant au sein de la fonction publique, qui détiennent la connaissance procédurale), des représentantes des organisations de femmes (qui détiennent la connaissance issue de la base) et des universitaires (qui détiennent la connaissance scientifique). Dès 1989 est créé le Lobby Européen des Femmes (LEF), une structure de lobbying associatif en réseau visant à organiser les intérêts de la cause féministe à Bruxelles.