La fibrillation atriale est associée à une morbidité et une mortalité notables en lien avec les événements thromboemboliques artériels, notamment la survenue d'un AVC. L'anticoagulation est plus efficace que les antiagrégants plaquettaires pour réduire le risque d'AVC des patients en fibrillation atriale. Les personnes âgées, candidates à une anticoagulation en raison d'une FA et pouvant bénéficier de ce traitement, sont souvent non traitées et ne bénéficient pas réellement d'une prévention efficace des AVC. L'objectif de notre étude était de déterminer la prévalence de la fibrillation atriale et de son traitement par AVK chez les sujets âgés en EHPAD. Les critères secondaires étaient de déterminer les caractéristiques des patients âgés ayant une fibrillation atriale mais ne bénéficiant pas de traitement anticoagulant, et de déterminer les critères rapportés par les médecins généralistes associés à l'absence de prescription des AVK. Nous avons réalisé une étude prospective multicentrique incluant 514 malades au sein de la région normande. Dans notre étude, la prévalence de la fibrillation atriale était de 9,6%, soit 514 cas. Quarante six pour cent de ces malades recevaient des AVK pour leur FA. Les patients non traités par AVK étaient volontiers plus âgés, avaient plus souvent des antécédents d'hémorragie grave, de chute à répétition, de troubles cognitifs et présentaient une fibrillation atriale paroxystique. Les médecins interrogés ne prescrivaient pas d'AVK, une fois sur deux en raison d'antécédent de chute, dans 22,6% des cas en raison de troubles cognitifs et dans 16,4% des cas en raison d'un âge très avancé.