Cette période de recherche et de rédaction de mémoire me donne l'occasion de travailler sur la question de la garde pour les familles défavorisées. Cet objet de travail conduit à définir de manière plus précise le champ des modes de garde et la notion de familles défavorisées. Dans le cadre de ce travail, nous nous intéresserons plus particulièrement au mode de garde des enfants de moins de six ans. Notre approche est bien la prise en compte des plus défavorisés dans les modes de garde, dans une approche globale et non ciblée à une catégorie de pauvreté issue du travail ou non. Ce qui nous interroge est le lien entre la précarité, l'insertion des femmes et la garde d'enfant. Dans un premier temps, nous verrons comment les dispositifs de la petite enfance se sont construits et le processus qui conduit à se poser la question de l'accès au mode de garde pour les plus défavorisés. En tension entre familialisme et féminisme, les différentes législations de la petite enfance ont segmenté les réponses de garde et rendu plus difficile à des catégories de population leur accès. Malgré un discours de neutralité et de libre choix, les dispositifs de garde se révèlent être inéquitables. À partir de ces constats, nous verrons comment le local construit des réponses à travers une monographie d'un dispositif de garde. Nous identifierons les freins rencontrés par les acteurs du projet et les réponses construites afin d'essayer de construire une typologie des conditions de mise en place. Enfin, nous interrogerons cette typologie à travers d'autres expériences et une approche plus générale afin d'identifier les effets en termes de pratiques des professionnels et d'adaptation des politiques locales dans le cadre de la territorialisation.