Contexte : Le cancer colorectal est la deuxième cause de mortalité par cancer en France. Le dépistage organisé du cancer colorectal s'est généralisé à tout le territoire français fin 2008. L'efficacité de ce programme nécessite un taux de participation d'au moins 45%. Pour la période 2011-2012, le taux de participation est de 31,7% en France et 31,9% en Haute-Normandie. Objectif : L'objectif de l'étude était d'explorer les différents facteurs qui influençaient la non-participation des patients au dépistage organisé du cancer colorectal en Haute-Normandie. Méthode : Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de personnes âgées de 50 à 74 ans et n'ayant pas participé au dépistage organisé du cancer colorectal. L'analyse des données a été réalisée selon un modèle inductif. Résultats : En réservant la médecine aux soins curatifs, la relation que l'individu entretient avec le système de santé n'est pas propice au dépistage. L'importance du discours du médecin généraliste a été soulignée : son rôle incitatif n'est pas suffisant, son discours doit s'adapter à chaque individu. La méconnaissance du dépistage, la résonance du cancer sur l'individu, et les difficultés liées à l'autonomie de réalisation du test sont également des obstacles. Différentes attitudes par rapport à l'intention ou non, de réaliser le dépistage ont été identifiées. Discussion : Le médecin généraliste joue un rôle central dans le dépistage du cancer colorectal. Son rôle incitatif n'est pas toujours suffisant et des techniques telles que l'entretien motivationnel pourraient être plus adaptées. Il paraît également important de valoriser le rôle de la médecine générale dans la prévention et le dépistage.