Objectif : On estime que, chaque année, 3 millions de jeunes filles subiraient une mutilation génitale féminine (MCIF) dans le monde. Les conséquences psychologiques, identitaires et sexuelles ainsi que leur prise en charge n'ont été décrites que depuis peu. Après une analyse sociodémographique et culturelle des MGF, nous décrivons une technique de réparation chirurgicale du clitoris et analysons ses résultats anatomiques, psychologique, identitaires, et fonctionnels. Patientes et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective concernant 30 femmes ayant bénéficié d'une transposition clitoridienne au Centre Hospitalier de Rouen. Elles ont toutes été recontactées afin d'évaluer leurs motivations pour cette chirurgie et d'étudier le résultat sur la féminité, l'anatomie, la psychologie et la fonctionnalité. Résultats : 26 femmes ont pu être évaluées à long terme. Leur motivation principale était dans 77% des cas la recherche d'une identité féminine. L'intervention a consisté à exposer et mobiliser le moignon clitoridien en sectionnant progressivement le ligament suspenseur du clitoris. Le moignon est ensuite libéré de tout tissu scléreux. Cela permet de reconstituer un néogland puis de le positionner en situation physiologique. La durée médiane de l'intervention a été de 35 minutes. Il y a eu 9 complications précoces mineures, sans aucune reprise chirurgicale. Nous avons comparé les résultats préopératoire et post-opératoire, ainsi que des sous-groupes prédéfinis. Les résultats sont significatifs dans leur ensemble. Les patientes signalent une amélioration anatomique dans 96% des cas, une amélioration identitaire dans 88% des cas, une amélioration psychologique dans 96% des cas, et une amélioration de la sexualité dans 88% des cas. Conclusion : La technique que nous décrivons est simple avec des complications minimes. Elle procure de bons résultats tant au niveau anatomique que fonctionnel et répond bien à la demande de ces femmes.