L'absence de moyens techniques et thérapeutiques en mission humanitaire supposerait chez la sage-femme une prise en charge essentiellement clinique. Seule avec sa parturiente, elle lui consacrerait toute son attention en la considérant dans sa globalité. Notre enquête s'est proposée de recueillir les témoignages de dix sages-femmes parties en mission humanitaire en Afrique de l'Ouest afin de déterminer l'impact sur leurs prises en charge de retour dans les maternités françaises. L'objectif était d'établir un meilleur équilibre entre la technique et l'humain dans la prise en charge d'une parturiente. Si les résultats nous permettent de mettre en évidence une prise en charge plus clinique de la femme enceinte et un certain recul vis à vis de la technologie, on remarque néanmoins que certaines qualités acquises en mission sont parfois difficilement compatibles avec l'organisation des maternités françaises.