Contexte : Les antidépresseurs sont prescrits à 80% par des MG. La dépression et les troubles anxieux restent les principales indications. Leurs indications se sont étendues, officielles ou non. En 2010, 6% des français ont consommé un antidépresseur. L'objectif de cette étude est la description et l'analyse des prescriptions chez l'adulte en médecine générale. Méthode : Cette étude épidémiologique a été réalisée auprès de médecins généralistes haut-normands. Vingt-huit médecins ont inclus les patients vus sur une semaine. Le premier questionnaire décrivait les caractéristiques démographiques et l'activité des médecins. Le second a été rempli pour tous les patients traités par antidépresseurs sur les 6 derniers mois. Les caractéristiques démographiques du patient, son traitement (en cours ou non, molécule, posologie, durée, primo-prescripteur, observance) ont été recueillies. Résultats : Sur 3554 patients inclus, 8% avaient un traitement en cours, initié par un MG dans 73,4% des cas. Les femmes représentait 72,4% des patients, les patients d'âge moyen (40-64 ans) 57,5% des patients. Les ISRS et IRSN représentaient 70,8% des prescriptions. La paroxétine était la molécule la plus prescrite (18%). 42% des patients ont été traités moins de trois mois. 36,7% des traitements duraient plus de 2 ans. Les traitements initiés par un généraliste étaient significativement plus courts que ceux initiés par les autres spécialistes. Conclusion : La prévalence de prescription des antidépresseurs est élevée. Les durées courtes de traitement posent la question de l'observance par le patient et de la pertinence de l'indication par le médecin. Les molécules les plus utilisées ne sont pas forcément les mieux tolérées ni celles qui présentent le moins d'interactions médicamenteuses. L'amélioration des pratiques en MG passe par une meilleure prise en compte de ces paramètres.