Les thromboses artérielles des membres supérieurs sont rares. Il n'existe que peu de séries médicales qui sont de faible effectif mais décrivent des étiologies très diverses, plus variées que pour les membres inférieurs. Objectif de l'étude : L'objectif de ce travail rétrospectif était de décrire les caractéristiques des patients hospitalisés en milieu médical pour une thrombose artérielle de membre supérieur, les étiologies retrouvées, les examens complémentaires effectués, le traitement instauré ainsi que le pronostic. Patients et méthode : Il s'agit d'une étude observationnelle, rétrospective et bi-centrique menée dans le service de médecine vasculaire de l'HEGP (AP-HP) et dans le service de médecine interne du CHU de Rouen, entre le 01/01/2000 et le 30/05/2013. Les données ont été extraites en utilisant le codage CIM-10 "Thromboses artérielles des membres supérieurs". Résultats : 181 patients ont été inclus. L'âge moyen est de 55+17 ans (53% d'homme). Les FDRCV les plus fréquents sont l'âge du patient, le tabagisme, l'HTA, l'hypercholestérolémie, l'obésité, le diabète et l'hérédité cardiovasculaire. L'étiologie la plus fréquente est le syndrome du marteau hypothénar (13,8%), suivie des embolies ou thromboses-sur plaque d'athérome (13,3%) et des cardiopathies emboliques (13,3%). Les autres étiologies sont plus rares : connectivites (10,5%), causes iatrogènes (7,7%), maladie de Buerger (7,7%), cancers (5,0%), thrombophilies (4,4%), DTCB (3,9%), embolies paradoxales (2,2%) et vascularites des gros vaisseaux (2,2%). Dans 16,0% des cas, l'étiologie reste indéterminée. Les artères les plus fréquemment occluses sont les artères ulnaire et de la main. Dans 13,5% des cas, la thrombose se complique de gangrène et nécessite une amputation, digitale principalement. Le décès survient chez 7 patients (3,9%) pendant le séjour. Conclusion : Comparativement aux membres inférieurs, la population est plus jeune et avec un sex-ratio plus équilibré. Il existe une grande diversité étiologique, qui justifie une enquête large. Malgré cela, 16% des cas restent inexpliqués. La morbidité est importante, avec 13,5% d'amputation. La mortalité est de 3,9%.