Du fait de nombreux aménagements et du développement intensif de l'agriculture et de l'urbanisation, 96% des cours d'eau néerlandais sont aujourd'hui directement impactés par les activités humaines, affectant ainsi le biote aquatique. En réponse à cette dégradation, de nombreux projets de restauration ont été réalisés au cours des dernières décennies dans le but d'améliorer la qualité des habitats des cours d'eau, mais peu d'entre eux ont abouti à des communautés plus diverses. En 2010 et 2011, l'équivalent néerlandais des Agences de l'eau a réalisé des mesures de restauration innovantes comprenant la réduction drastique de la section du lit (moins profonde et plus étroite), le remodelage des berges de façon à ce que les pentes soient plus douces, et la création de méandres. Afin d'évaluer l'impact de ces mesures, les communautés de macrophytes de sections restaurées et non restaurées de trois cours d'eau ont été comparées. Entre deux et trois ans après restauration, les bords du lit mineur des sections restaurées présentent des communautés végétales plus diverses que les portions non restaurées, ce qui n'est pas vérifié dans le chenal. Les différents morphotypes de plantes ont réagi distinctement à la restauration, en fonction de leurs exigences en termes d'habitat. Par ailleurs, les résultats suggèrent que cette augmentation de la diversité végétale pourrait être davantage liée à la création d'habitats plus adaptés (à savoir des cours d'eau moins profonds et moins larges) qu'à la création de méandres.