Influence des statines sur le phénotype et le profil évolutif des infections systémiques en médecine interne : à propos d'une étude cas-contrôle de 415 patients
Abstract
Le but de cette étude prospective, dont le but a été d'évaluer l'influence du traitement au long cours par statines sur les caractéristiques cliniques, étiologiques et évolutives sous traitement des infections profondes chez les patients hospitalisés dans le service de Médecine interne du centre hospitalo-universitaire de Rouen. Notre étude a concerné 415 patients consécutifs hospitalisés pour une infection profonde entre le 1er juillet 2010 et le 30 juin 2012. Nous avons ainsi comparé les paramètres anamnestiques, cliniques, biologiques et évolutives sous traitement entre les patients traités par statines et ceux n'en recevant pas. Cent quarante six patients bénéficiaient d'un traitement par statines (35,2%). Les pneumopathies étaient moins fréquentes dans le groupe de patients traités par statines comparés à ceux n'en recevant pas (p=0,02). Par ailleurs, les patients recevant des statines présentaient plus souvent des infections urinaires (p=0,04). Les paramètres biologiques associés au traitement par statines étaient un taux moins élevé des taux de polynucléaires neutrophiles (p=0,003). La gravité des infections étaient moins importante chez les patients sous statines, comme en témoigne la différence entre les deux groupes pour les scores de Glasgow et de Charlson (p=0,03). La mortalité tendait à être moins importante à 30 jours (p=0,13) et à 90 jours (p=0,13) chez les patients traités par statines. Après régression logistique, le seul paramètre retrouvé comme indépendant était le suivant : pneumopathie (OR=0,59 [IC 95%: 0,40-0,90] ; p=0,01). Notre travail souligne que le traitement au long cours par statines pourrait permettre de diminuer la fréquence de survenue des pneumopathies mais aussi la morbi-mortalité avec réduction des complications et des décès à un mois chez les patients polypathologiques. Cependant, nos résultats encourageants nécessitent d'être confirmés par des essais randomisés contre placebo.
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