État des lieux et besoins des médecins généralistes des Alpes Maritimes face à l'utilisation des opioïdes forts dans la douleur cancéreuse
Abstract
INTRODUCTION : La douleur est un symptôme fréquent au cours du cancer. Elle est souvent d'intensité élevée nécessitant l'emploi d'opioïdes forts. Malgré les efforts nationaux réalisés depuis plus de dix ans, sa prévalence est toujours élevée montrant une insuffisance de traitement antalgique. Quelles sont les pratiques, les représentations et les besoins des généralistes des Alpes Maritimes dans la prescription d'opioïdes dans la douleur cancéreuse ? MÉTHODE : Il s'agit d'une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés grâce à un guide d'entretien qui s'adresse aux médecins généralistes exerçant dans les Alpes Maritimes. L'analyse des résultats a été réalisée avec le logiciel NVivo 10.0©. RÉSULTATS : 25 médecins généralistes de plusieurs communes des Alpes Maritimes ont été inclus. L'EVA a été toujours citée mais rarement utilisée, leur stratégie thérapeutique suit les paliers de l'OMS mais peu les recommandations EAPC et SOR. Si la douleur cancéreuse est reconnue difficile à traiter et les opioïdes forts semblent être manipulés avec une grande précaution , la morphine représente, pour la plupart, un antalgique fort et "l'opioïdophobie" est rare. Ils reconnaissent leur place centrale de médecin traitant qui les met au cœur de la gestion de la douleur chez leurs patients cancéreux. Lors de la survenue de problèmes aigus, ils éprouvent souvent des difficultés à communiquer avec les spécialistes hospitaliers qui suivent leurs patients. Ce contact nécessaire, souvent en urgence, leur paraît indispensable pour gérer des situations peu fréquentes dans leur pratique. CONCLUSION : Des pistes d'amélioration sont possibles : mieux diffuser les recommandations pour la prescription des morphiniques au travers de fiches de synthèse ou de tableaux imprimés sur les ordonnanciers sécurisés, multiplier les terrains de stage en algologie lors de la formation initiale des médecins généralistes, et améliorer le contact par la diffusion postale de quelques numéros utiles à la bonne communication entre les différents intervenants prenant en charge les patients cancéreux.
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