Une péritonite nosocomiale est une infection grave, associée à un fort taux de mortalité. Elle reste, néanmoins, une infection fréquente en réanimation. Cette étude rétrospective sur 6 ans a collecté les données épidémiologiques, cliniques et bactériologiques de 42 patients de Réanimation Chirurgicale du CHU de Rouen. Chez ces patients âgés (45% de plus de 70 ans) souvent immunodéprimés (43% des patients sont atteints d'un cancer), les péritonites étaient essentiellement nosocomiales (83% de survenue post-opératoires (86%) et principalement des péritonites stercorales et/ou généralisées (66%)). Ces péritonites à P. aeruginosa sont essentiellement poly-microbiennes impliquant principalement : des entérocoques (23%) et des entérobactéries (41% dont E. coli à 20%). Des hémocultures positives à P. aeruginosa ou à autres germes ont été retrouvées dans 50% des cas, toutefois, il n'a pas été retrouvé de corrélation entre ces hémocultures positives et le pronostic du patient (plus de 50% des patients présentaient une évolution favorable). La présence d'au moins une BMR dans notre étude s'associe plus souvent à une évolution défavorable (56,2%), mais de façon non significative. Dans un contexte de péritonites principalement nosocomiales et post-opératoires tel que le nôtre, l'inadaptation du traitement probabiliste noté à l'admission en réanimation est plus fréquente (46%) et due dans plus de la moitié des cas à la présence de P. aeruginosa. Enfin, la reprise chirurgicale a été fréquemment nécessaire chez les patients de notre étude (87% des cas), dans un délai très variable. La précocité de cette reprise est apparue significativement associée à une évolution favorable.