Si le contexte actuel a bien sûr évolué, l'Allemagne n'ayant désormais plus à faire ses preuves en matière de démocratie, et le pays comptant parmi les membres de l'Union européenne les plus influents, le pays n'en reste pas moins marqué par son passé. Pour nombre d'observateurs, la relation particulière unissant l'Allemagne à Israël depuis plus de soixante ans n'a pas lieu de se rompre avec le temps. La responsabilité allemande vis-à-vis d'Israël n'a rien d'éphémère, mais serait, au contraire, indéfectible et sans limitation temporelle aucune. Cette responsabilité influe de manière importante sur la politique étrangère allemande au Proche-Orient. Nous nous demanderons donc, au cours de cette étude : près de cinquante ans après l'établissement de relations diplomatiques germano-israéliennes, dans quelle mesure le facteur de la culpabilité allemande face à la Shoah influence-t-il, aujourd'hui encore, la politique allemande au Proche-Orient ? Afin de répondre à cette problématique, nous débuterons en retraçant, dans une première partie, l'avènement des relations bilatérales entre l'Allemagne et Israël, de la fin de la Seconde Guerre mondiale à l'Accord de réparation, avant d'analyser la politique gouvernementale allemande actuelle à l'égard d'Israël, afin de déterminer si la Shoah pèse toujours significativement sur les relations bilatérales entre la République Fédérale et l'État hébreu. Enfin, dans une seconde partie, nous nous demanderons dans quelle mesure l'influence israélienne pèse sur les relations bilatérales germano-palestiniennes.