Parmi la multitude des complications du diabète de type 2, il y en a une dont on parle peu et qui est rarement dépistée, ce sont les troubles érectiles. Outre les répercussions sur la sexualité et par là même sur la qualité de vie des patients, son caractère de facteur prédictif de maladie cardiovasculaires devrait en faire un élément essentiel de l'interrogatoire annuel du diabétique. Pourtant, en pratique courante, de nombreuses études ont montré que cela n'était pas le cas. Dans cette région d'outre mer particulièrement touchée par cette pathologie, il n'existe pas d'étude s'intéressant à cette complication. MÉTHODE : De février à septembre 2013, les patients diabétiques de type 2 de moins de 80 ans, hospitalisés dans le service de diabétologie du centre hospitalier Gabriel Martin ont reçu un questionnaire en vue d'établir la prévalence des troubles érectiles dans cette population et de déterminer le taux de dépistage réalisé lors de leur suivi et la prise en charge qui leur avait été proposée. RÉSULTAT : L'âge médian était de 57,8 ans. La prévalence déclarée des troubles érectiles était de 70% et de 88% selon l'index international des fonctions érectiles (IIEF 5). Le taux du dépistage par tous les professionnels de santé confondus était de 37%. Parmi les non dépistés, 77% auraient souhaité que leur médecin traitant aborde cette question. Le sentiment de honte et de dévalorisation ainsi qu'un certain tabou du sujet sont les causes principales évoquées par les patients. CONCLUSION : La population réunionnaise n'est pas épargnée par les troubles érectiles et son dépistage y est mal organisé. La formation des médecins semble être un élément capital aux changements des pratiques ainsi qu'une plus grande information de la population générale. Cela permettrait une prévention accrue des maladies cardiovasculaires mais également une meilleure observance thérapeutique.