Les chutes des personnes âgées sont un problème d'actualité touchant chaque année un tiers des personnes de 65 ans et plus. Une étude a été réalisée dans deux services de médecine aiguë gériatrique au sein du CHU de Grenoble (UMAGE et Chatin), durant 2 mois consécutifs. Le but principal était d'identifier la part de responsabilité des médicaments dans les chutes des personnes âgées de 75 ans et plus. Sur les 174 entrées comptabilisées, 44 patients l'étaient pour chute. Chaque patient fut l'objet d'un entretien permettant de remplir une grille de données standardisée puis complétée à l'aide du dossier médical. Les médicaments ont été incriminés dans 34% des cas de chutes. Les facteurs prédisposants les plus fréquemment rencontrés sont la dénutrition (aiguë ou chronique), l'âge (supérieur à 80 ans) et la polymédication (supérieure à 4 médicaments). Sur nos 44 patients, 39% des ordonnances d'entrée contenaient au moins un médicament potentiellement inapproprié chez le sujet âgé (MPI) selon les critères de Laroche. Toutes les ordonnances comportaient au moins un médicament susceptible d'induire une chute, avec une moyenne de 4 médicaments chuteurs par ordonnance. Les classes les plus retrouvées sont celles des médicaments à visée cardiovasculaire, psychiatrique et neurologique. Une vigilance accrue et une communication efficace entre professionnels de santé sont nécessaires afin d'offrir à nos aînés une prise en charge globale, optimisée et sécurisée.