CONTEXTE. Chez certains patients souffrant de cancer, la chirurgie carcinologique provoque un évènement thromboembolique veineux dans les trois mois postopératoires. Le risque de récidive thrombotique dans ce contexte n'est pas connu. Nous ne savons pas si ce risque est faible, comme à distance d'une chirurgie classique, ou si ce risque est élevé, similaire à celui conféré par un cancer actif. MÉTHODE. Nous avons réalisé une étude de cas, rétrospective, à partir de sujets inclus dans l'étude brestoise EDITH suite à la survenue d'une thrombose veineuse profonde et/ou embolie pulmonaire entre mai 2000 et juillet 2009. Nous avons sélectionné 190 patient atteints d'un cancer solide actif au moment du diagnostic de maladie veineuse thromboembolique, certains ayant été opérés du cancer (n=42) dans les 3 mois auparavant, les autres non opérés (n=148). RÉSULTATS. Le risque de récidive d'une thrombose veineuse survenue au cours d'un cancer était de 22,0% après 2 ans de suivi. Ce risque était réduit de près de 90% quand l'épisode initial est survenu dans les 3 mois suivant une chirurgie majeure du cancer (HR 0,11 avec IC 0,02 à 0,63). Tous les patients "chirurgicaux" avaient arrêté le traitement anticoagulant. La présence d'un antécédent de MVTE avant le cancer multipliait par 11 le risque de récidive de la thrombose au cours du cancer (HR 10,98 avec IC 3,67 à 32,87). CONCLUSION. Il est probable que l'on puisse arrêter le traitement anticoagulant chez les patients dont la thrombose survient après une chirurgie carcinologique curative. Toutefois, il faudrait réaliser des études prospectives afin de déterminer le type et la durée optimale du traitement anticoagulant chez les patients dont la thrombose survient après une chirurgie carcinologique.