En réponse aux effets de la massification, le recours aux dispositifs hybrides en langues dans l'enseignement supérieur est souvent envisagé comme un moyen d'augmenter les occasions de pratique de la langue et d'améliorer la qualité de l'apprentissage. Or, dans la pratique, les apprenants ne sont pas nécessairement acteurs de leur apprentissage dans ce type de formation, en particulier dans la modalité distantielle. Un tel constat est à l'origine d'une recherche-action initiée dans un dispositif hybride d'apprentissage de l'anglais pour spécialistes d'autres disciplines (LANSAD). La recherche a consisté à concevoir une démarche autonomisante et à en évaluer les effets par l'analyse des perceptions des apprenants et de leurs pratiques d'apprentissage individuel à distance à partir de traces numériques, d'un questionnaire, de cahiers de bord et d'entretiens d'explicitation. Parmi les aspects de la démarche d'action, la scénarisation autour d'une tâche-projet et l'ouverture du dispositif à distance (avec du choix donné aux apprenants) sont particulièrement appréciés. Quant aux pratiques d'apprentissage à distance, elles sont variées et dépendent à la fois des compétences en autonomie langagière, organisationnelle, cognitive et métacognitive, et d'autres facteurs individuels tels que la motivation, les habitudes d'apprentissage, le passé d'apprenant et les représentations sur l'apprentissage et sur la langue.