Étude de pratique de la gestion de l’hyperglycémie du patient âgé diabétique hospitalisé : insulinothérapie continue sous-cutanée versus basal-bolus
Résumé
Un malade âgé sur cinq hospitalisé est diabétique. La prise en charge de l’hyperglycémie chez ces patients est complexe, alliant la nécessité de fixer les objectifs glycémiques acceptables et de limiter le risque iatrogène d’hypoglycémie. Le service de Médecine Interne Gériatrique du CHU de Rouen dispose et utilise un protocole de traitement de l’hyperglycémie par seringue autopousseuse (SAP) d’insuline rapide par voie sous-cutanée. Cette étude de pratique avait pour objectif de tester l’efficacité et la tolérance de la SAP au traitement recommandé de type basal-bolus. Les patients diabétiques hospitalisés dans ce service ont été inclus de manière rétrospective de février 2012 à décembre 2013. Trente huit patients traités par SAP et 80 patients traités par basal-bolus ont été inclus. Les patients étaient âgés en moyenne de 84,7 ans (+/- 5,2). Le traitement par SAP a été jugé « plus efficace » sur la moyenne des glycémies capillaires 24h avant l’arrêt du traitement que le traitement basal-bolus (9,5 mmol/L versus 11,4 mmol/L, p=0,001). Dix sept patients (44,7%) traités par SAP et 17 (22,5%) traités par basal-bolus ont eu au moins un épisode d’hypoglycémie (p=0,008). Les hypoglycémies dans le groupe SAP étaient plus souvent nocturnes (52 épisodes (65,8%) versus 11 épisodes (33,3%) dans le groupe basal-bolus, p=0,001) et sévères (5 épisodes (6,3%) versus aucun dans le groupe basal-bolus, p=0,04). Ces résultats suggèrent que le traitement par SAP actuel doit sans doute être modifié avec une réduction des doses d’insuline pour ces patients à risque d’hypoglycémie. Le traitement basal-bolus permet de limiter le risque d’hypoglycémie mais devra également être intensifié afin d’optimiser les glycémies moyennes.
Domaines
Médecine humaine et pathologie
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