Les « quatre-vingts auvergnats prêts à sauver Clermont » étaient organisés autour d'un même objectif : celui de rendre un projet avant les élections municipales pour que les futurs élus se positionnent et reprennent à leur compte ces propositions. Les travaux du Conseil ont donc été rythmés dans cette perspective et ont été guidés par la volonté de produire des projets préopérationnels, où certains acteurs présents dans le Conseil avaient d'ailleurs un intérêt à ce que ces projets se concrétisent. La question du fait métropolitain constitue clairement l'arrière-plan de ce travail : en quoi les transformations majeures des territoires urbains relèvent de mouvements plus globaux et relatifs à l'évolution du capitalisme vers des formes moins industrielles ? En quoi ces transformations contribuent à la recomposition de l’État et l'émergence d'un nouveau modèle d'organisation administrative locale ? Et enfin, quelles sont les conséquences observables sur la redistribution des rapports de force entre les acteurs agissant dans les espaces métropolitains ? Nous traiterons de cette question du fait métropolitain dans le premier chapitre, en ayant pour objectif de clarifier au mieux le cadre théorique où se déroulera notre raisonnement. Par la suite, nous observerons et analyserons le Conseil de développement du Grand Clermont, dans ce qu'il révèle et dans ce qu'il produit. Cela étant, en décrivant dans un troisième chapitre les singularités du Conseil de développement du Grand Clermont, et en analysant plus en détail sa fonction politique, si limitée soit-elle, nous verrons qu'il n'est pas qu'une instance d'expertise contribuant au retrait du politique.