Cryptosporidiose en Guyane Française : étude descriptive d'une série de cas groupés dans la région du Haut-Maroni de septembre 2014 à janvier 2015 - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2015

Cryptosporidiosis in French Guiana: case series in the region of the upper Maroni, September 2014-January 2015

Cryptosporidiose en Guyane Française : étude descriptive d'une série de cas groupés dans la région du Haut-Maroni de septembre 2014 à janvier 2015

Résumé

Context: In French Guiana, there is a high prevalence of infectious diseases due to its climate and local ecology. People living along rivers are particularly affected by enteric infections. Between September 2014 and January 2015, cryptosporidiosis cases were reported among children living in the region of the upper Maroni. An investigation has been carried out in order to confirm and describe this cluster of cases and establish preventive measures. Materials and methods: A case was defined as any person living on the upper Maroni having clinical signs of gastroenteritis, associated with a parasitological examination of stools positive for Cryptosporidium, between September 1, 2014 and February 28, 2015. Data aboutindividual, familial, geographical characteristics and on lifestyle cases were collected using a standardized data collection form. Simultaneously, a microbiological investigation with strains genotyping was carried out, as well as an environmental investigation involving the collection of climate data, analysis of water consumption and river networks. Results: A total of 14 children have been identified, half of which were Amerindians, six were Maroons and one was French Brazilian. The median age was 18 months, the sex ratio was 1.8. Areas of residence were multiple and were distributed along the river, throughout the region of the upper Maroni. In Amerindian villages, children routinely bathed in the river and had the highest attack rate (0.7% in Elahe and 1.2% in Twenke/Talhuen compared to 0.1% and less in Papaïchton and Maripasoula). The duration of the symptoms was extended (7.8 days average). The morbidity of these episodes was high: 93% of patients (n = 13/14) showed a loss of weight, 43% (n = 6/14) suffered from moderate dehydration and 2 cases of severe dehydration. Half of children (n = 7/14) were hospitalized. No death occurred. Seven contact cases were found, the identification of the same IbA10G2 strain in three children referring to human transmission. Most of the cases (11 of 14) appeared at the arrival of the « small rainy season ». The water analysis indicated overall high turbidity levels, previously described in the literature as correlated to the emergence of epidemics (between 1 and 3 NTU with a peak at 60 NTU, in drinking water, and an average of 25 NTU in the Maroni in 2014). Conclusion: The study of this cluster of cases allowed to improve the epidemiological knowledge of cryptosporidiosis in Guyanese children in their environment, and to propose individual and collective preventive measures. Prospective studies should be conducted to confirm the nature of the risks, especially as regards the possible presence of the pathogen in the environment, more precisely towards drinking water hydrants and swimming areas.
Contexte : En Guyane française, il existe une forte prévalence de pathologies infectieuses en raison du climat et de l’écologie locale. Les populations résidant le long des fleuves sont particulièrement atteintes par les infections entériques. Entre septembre 2014 et janvier 2015, des cas de cryptosporidiose se sont déclarés chez des enfants vivant dans la région du Haut-Maroni. Une investigation a été menée afin de confirmer et décrire cet épisode de cas groupés, et établir des mesures de prévention. Matériel et Méthode : Un cas était défini comme toute personne résidant sur le Haut Maroni ayant eu des signes cliniques de gastro-entérite, associés à un examen parasitologique des selles positif à Cryptosporidium, entre le 1er septembre 2014 et le 28 février 2015. Une collecte de données individuelles, familiales, géographiques et sur les habitudes de vie des cas a été réalisée à l’aide d’une fiche de recueil standardisée. En parallèle, une enquête microbiologique avec génotypage des souches a été menée, ainsi qu’une enquête environnementale associant le recueil des données climatiques et analyses des réseaux d’eau de consommation et du fleuve. Résultats : Au total, 14 enfants ont été recensés, dont la moitié étaient amérindiens, six étaient noirs marrons et un franco-brésilien. L’âge médian était de 18 mois, le sexe ratio de 1,8. Les zones de résidence étaient multiples et se répartissaient dans toute la région du Haut-Maroni. Les kampoe amérindiens, dont les enfants se baignaient systématiquement dans le fleuve, présentaient les taux d’attaque les plus élevés (0,7 % à Elahé et 1,2 % à Twenke/Talhuen contre 0,1 % et moins à Papaïchton et Maripasoula). La durée des symptômes était prolongée (7,8 jours en moyenne). La morbidité de ces épisodes était élevée : 93% des patients (n=13/14) ont présenté une perte de poids, dont 43% (n=6/14) souffraient d’une déshydratation modérée et 2 cas étaient à la limite d’une déshydratation sévère. La moitié des enfants (n=7/14) ont dû bénéficier d’une hospitalisation Aucun décès n’était survenu. Sept cas contacts étaient retrouvés. L’identification de la même souche IbA10G2 chez trois enfants faisait évoquer une transmission inter-humaine. La majeure partie des cas (11 sur 14) sont apparus à l’arrivée de la « petite saison des pluies », tandis que les analyses de l’eau indiquaient des taux globalement élevés de turbidité (entre 1 et 3 NFU avec un pic observé à 60 NFU), dans l’eau de boisson, et une moyenne de 25 NFU dans le Maroni en 2014. Conclusion : L’étude de ce cluster de cas a permis de mieux documenter les connaissances épidémiologiques de la cryptosporidiose chez les enfants guyanais dans leur environnement, et de proposer des mesures de prévention individuelles et collectives. Des études prospectives doivent cependant être menées afin de confirmer la nature des facteurs de risques, notamment en ce qui concerne l’éventuelle présence du pathogène dans l’environnement, plus spécialement au niveau des bornes d’eau potable et des zones de baignade.
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dumas-01274507 , version 1 (15-02-2016)

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Citer

Noémie Martin. Cryptosporidiose en Guyane Française : étude descriptive d'une série de cas groupés dans la région du Haut-Maroni de septembre 2014 à janvier 2015. Médecine humaine et pathologie. 2015. ⟨dumas-01274507⟩
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