Introduction :
La chirurgie bariatrique est devenue une alternative thérapeutique proposée aux patients présentant une obésité sévère ou morbide. Le Roux-en-Y Gastric Bypass (RYGB) et la gastrectomie longitudinale (GL) ont prouvé leur efficacité sur la perte de poids et entrainent le plus souvent une amélioration du métabolisme en post-opératoire. Alors que le rôle de certaines hormones dérivées du proglucagon dans cette amélioration est bien décrit, aucune étude n’a été réalisée à ce jour sur la glicentine. L’objectif de notre étude était d’étudier les taux de glicentine dans une cohorte de patients obèses avant et après chirurgie bariatrique.
Matériel et méthodes :
Cette étude prospective a inclus 52 individus avec un IMC normal (IMC< 25 kg/m²), 18 présentant un surpoids ou une obésité modérée (25 < IMC <35 kg/m²) et 39 patients présentant une obésité sévère ou morbide (IMC>35 kg/m²). 30 patients obèses ont bénéficié d’une chirurgie (18 RYGB et 12 GL) et ont été suivis à 3, 6 et 12 mois en post-opératoire.
Résultats :
Les patients présentant une obésité sévère ou morbide avaient des taux de glicentine à jeûn significativement abaissés (valeur médiane : 11.6 pmol/l) par rapport aux individus avec un IMC normal (24.3 pmol/l) ou un IMC entre 25 et 35 kg/m² (26.9 pmol/l). Une augmentation progressive des taux de glicentine était observée en post-opératoire. Comparativement aux valeurs pré-opératoires, la glicentine augmentait significativement à 12 mois d’un facteur 2 +/- 0.2 dans le groupe RYGB et d’un facteur 1.6 +/- 0.3 dans le groupe GL.
Conclusion :
Les taux sanguins de glicentine chez les patients ayant une obésité sévère ou morbide sont diminués et la chirurgie bariatrique restaure partiellement les concentrations sériques de glicentine. Nos résultats suggèrent l’intérêt potentiel de la glicentine en tant qu’acteur et/ou marqueur de l’obésité et des modifications métaboliques survenant après chirurgie bariatrique.