Fille et petite fille de pieds-noirs, travaillant depuis plusieurs années sur le matériau de l'image familiale, j'ai pris conscience que ma recherche était tendue vers ce pays d'alors qui n'existait plus ni politiquement ni matériellement et dans lesquels les miens avaient vécus. Le présent mémoire de Master 2 s'attache à faire dialoguer mes travaux avec les figures marquantes de la mémoire de l'exil ainsi qu'avec la diversité de ses modes d'expression. L'iconographie de l'exil recouvre un champ artistique dans lequel les images sont par nature ré-inventées. Pour dépeindre la mémoire du pays quitté, les artistes bousculent la frontière entre image documentaire et fictionnelle, en allant au bout d'une imagerie kitsch du passé colonial, en réinventant par leurs propres moyens les images manquantes ou en rejouant les conditions du départ et de la rencontre avec l'ailleurs.