L’iatrogénèse médicamenteuse est un problème de santé publique. En 2012, le LEEM évaluait à 143.915 le nombre d'hospitalisations dues aux effets secondaires connus des médicaments ou à des erreurs humaines, et cela s’accentue avec l’augmentation de l’espérance de vie, en lien avec des pathologies chroniques notamment prises en charge par des thérapeutiques médicamenteuses. Augmenter le nombre de médicaments, c’est risquer d’accroître les effets indésirables, la survenue d’interactions médicamenteuses, ainsi que certaines erreurs et l’inobservance de la part du patient, favorisant l’apparition d’événements iatrogènes médicamenteux. L’état d’esprit du patient, ses connaissances, son comportement, son parcours de soins, son environnement, ses croyances et ses représentations, peuvent générer et moduler, via leurs influences croisées, des situations à risque d’iatrogénèse médicamenteuse, ou encore conditionner des actions qui sont elles aussi potentiellement pourvoyeuses d’événements iatrogènes médicamenteux. Le pharmacien, grâce à son contact privilégié avec les patients et au service pharmaceutique rendu, est l’un des acteurs principaux dans l’interception de ces situations à risque. Nous avons ainsi identifié et catégorisé des typologies de situations à risque chez le patient âgé sous traitement cardio-vasculaire lors d’entretiens semi-directifs de 30 à 40 minutes.