Les plaintes liées au bruit sont fréquemment exprimées par les salariés travaillant dans les centres d’appels téléphoniques, alors que les niveaux de bruit habituellement constatés restent inférieurs aux seuils réglementaires. La fatigue auditive, souvent évoquée par les téléopérateurs, correspond à un phénomène de saturation de la cochlée secondaire à une exposition prolongée au bruit. Un nouveau dispositif développé par l’INRS, l’EchoScan, permet d’identifier de façon objective la survenue d’une fatigue auditive en mesurant la variation du seuil de déclenchement du réflexe de l’oreille moyenne entre le début et la fin du poste de travail. L’objectif principal était d’évaluer la prévalence de la fatigue auditive en fin de poste dans une population de téléopérateurs en utilisant l’EchoScan. L’objectif secondaire était d’identifier des facteurs associés à l’apparition d’une fatigue auditive. Sept centres d’appels du département de l’Isère et 49 salariés ont été inclus dans l’étude. Un questionnaire évaluant les conditions de travail, les plaintes auditives et le niveau de stress au travail était complété par chaque salarié. Une audiométrie tonale de dépistage était réalisée en début de poste. Une mesure du déclenchement du réflexe de l’oreille moyenne était effectuée avec l’EchoScan en début et en fin de poste de travail. Plus de 80 % de l’effectif exprimait au moins une plainte fonctionnelle auditive en fin de poste. La prévalence de la fatigue auditive en fin de poste était de 34 %. Les salariés présentant une EVA stress au travail supérieure à 5 et évoquant des télécommunications avec un volume trop élevé étaient plus fréquemment concernés par une fatigue auditive.